L’année 1944 en Haute-Marne : du 15 au 21 avril 1944
Le bilan est effroyable : 464 morts, 370 blessés. Le 18 avril 1944, la commune de Noisy-le-Sec, près de Paris, a subi un terrible et meurtrier bombardement par l’aviation alliée. Et parmi les victimes, il y a des Haut-Marnais de naissance : Célina Remy, de Bourmont, Théodule Gérard, de Foulain, Jean Han, de Chalindrey, ainsi que plusieurs membres d’une famille de Coublanc : Augutine Pradelle et Lucienne Sudan, laquelle a péri avec son époux et quatre enfants !
Hors de Haute-Marne, toujours, Pierre Martin, né à Bologne, et Ernest Perrin, originaire de Langres, sont capturés dans les rangs du maquis de Foncegrive, en Côte-d’Or, le 21 avril 1944. Ils seront tous deux déportés.
Elèves-instituteurs déchus
Au cours de cette semaine, quatre Haut-Marnais sont déportés : Pierre Chevry, né à Montier-en-Der, arrêté à Nantes (il meurt à Mauthausen), Marcel Collin, d’Harréville-les-Chanteurs, Odile Bogé, native de Santenoge, ainsi que Jacqueline d’Alincourt. Agée de 25 ans, cette vaillante patriote avait vécu à Marnay-sur-Marne jusqu’au décès de son époux en captivité en 1941. Elle a alors gagné Paris où elle s’est investie au sein de la Délégation générale de la France libre en France occupée, c’est-à-dire dans l’équipe de Jean Moulin. Arrêtée dans la capitale le 24 septembre 1943, elle est déportée à Ravensbrück où elle a pour “sœur de déportation” une certaine Geneviève de Gaulle, la nièce du Général.
A Chaumont, il ne fait pas bon avoir de la sympathie de la Résistance. C’est ce que constatent huit élèves-instituteurs de l’Ecole normale (promotion 1941-1942). Le 17 avril 1944, sur décision du gouvernement de Vichy, ils sont déchus tout à la fois de leur bourse et de leur qualité d’élève. Bien entendu, cette sanction ne les dissuadera pas de rejoindre, ultérieurement, l’Armée des ombres…
L. F.