Rencontres printanières : melting-pot militant contre le nucléaire
Depuis le 17 et jusqu’au 23 avril, des rencontres printanières anti-nucléaires et anti-autoritaires ont lieu sur Bure et ses alentours. Organisé à l’initiative de divers militants, l’évènement se veut aussi ouvert à des échanges sur d’autres sujets de luttes.
À la maison de la résistance à Bure, il fallait enlever ses chaussures pour assister à l’atelier. Le thème de ce dernier : « Les tréfonds de mon cœur », conférence retraçant l’histoire de l’opposition contre le Centre industriel de stockage géologique de Bure. « On a pris un peu de retard pour la traduction, mais là, c’est bon », explique l’un des organisateurs, tandis que plusieurs dizaines de participants Français et étrangers terminent de s’installer. Depuis le 17 avril, à l’occasion des rencontres printanières anti-nucléaires et anti-autoritaires, une multitude d’activités se déroulent à Bure et dans ses environs. « Il y en a à peu près 70, des balades, des conférences, du karaoké. C’est plus dense que la fois passée, avec beaucoup de choses proposées spontanément », chiffre Colin, membre de l’organisation.
« On aime bien faire croiser des luttes qui ne sont pas toujours croisées »
Si la lutte contre l’installation du Centre industriel de stockage géologique meusien et le nucléaire en général sont au cœur des échanges, d’autres sujets sont au programme. « Il y a des gens qui viennent parler d’ailleurs, comme lors de la conférence gesticulée sur la mine de lithium qui va ouvrir dans l’Allier », détaille Colin. « On aime bien faire croiser des luttes qui ne sont pas toujours croisées. C’est aussi pour essayer de sortir d’un entre-soi des antinucléaires de Bure. Les luttes féministes, LGBT, antiracistes, ont leur mode de fonctionnement, et faire venir des gens qui sont dans ça, permet d’ouvrir d’autres perspectives. » Depuis le début des animations, plus de 250 participants ont pris part à l’évènement. Une affluence qui réjouit les militants à l’initiative des rencontres printanières, même si la forte présence des forces de l’ordre, les multiples arrêtés préfectoraux et les réquisitions « gâchent la fête » et « créent un climat désagréable ». « On n’en fait pas autant pour les festivals de musique », s’agace Angèle, militante. Les rencontres printanières se poursuivront jusqu’au mardi 23 avril, se terminant par une « soirée boum boum », à la gare, réunissant plusieurs artistes.
Dominique Lemoine
Programme de ce dimanche 21 avril
8 h 30 – 9 h 30. Départ de la maison de la résistance. Footing. 10 h – 12 h. À la gare. La lutte contre la THT : le sabotage des lignes électriques comme champ d’action politique. 13 h 30 – 15 h 30. À la gare. Balade présentation des luttes anti-THT. 16 h – 18 h. À la gare. Discussions pratiques et tactiques offensives des luttes anti-Cigéo. En parallèle. 10 h-12 h. À la maison de la résistance. Un futur Cigéo belge ? Échange d’infos et partage d’expériences. Décolonisons le féminisme. 14 h – 16 h 30. À l’Affranchie. Écoféminisme, inceste et nucléaire. Mixité choisie, personnes concernées par l’inceste ou accompagnant.e de personnes concernées 13 h 30 – 15 h 30. À la maison de la résistance. Atelier R.E.R. Racisé.es en ruralité. 16 h – 18 h. À la maison de la résistance. Workshop validisme, militantisme et handicap. Grande histoire/petite histoire sur antinuc et féminisme. 18 h 15. Temps des rochers : Proposition d’un temps en petit groupe pour parler de sa journée. 21 h – 23 h. À la maison de la résistance. Scène ouverte.
Plus d’informations sur le reste de la programmation sur le site https://bureburebure.info.
