Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

L’eau dans l’agglomération : petits et gros tuyaux

La réfection des réseaux nécessite de gros moyens et de longs chantiers. (Photo d’archives).

Urbanisme. À la fois simple et toujours très sensible, le sujet de la fourniture et de l’assainissement de l’eau a pris ces dernières années une ampleur nouvelle, entre obligation administrative, mise aux normes des réseaux et, naturellement, coût de la ressource.

Jhm Quotidien a évoqué récemment la problématique amont, si l’on ose dire, celle des champs captants qui concentrent l’eau dans les sols (notre édition du 17 février 2024). Il reste encore bien des étapes avant que le précieux liquide parvienne au robinet de tout un chacun.

Pomper l’eau coûte cher, parce que l’opération réclame pas mal d’énergie nécessaire aux pompes. Tout l’objet est donc de « produire » de l’eau à un prix qui prenne en compte les coûts induits, parmi lesquels l’entretien du réseau pèse lourd.

Le client final paie ce qui entre dans les tuyaux au-delà du compteur. Néanmoins, les réseaux ne sont pas tous étanches, loin s’en faut et si les fuites « à la maison » sont l’affaire du consommateur, il existe une bonne partie de la ressource qui, une fois pompée, s’échappe en cours de route.

Ces « volumes non-facturés » sont une perte surtout financière : la ressource, elle, n’est pas perdue, elle retourne à la terre. Forcément, le coût de pompage et de traitement global est répercuté sur l’ensemble des consommateurs. D’où l’intérêt majeur d’entretenir le réseau et de colmater les fuites.

Une entreprise très coûteuse, compliquée et impopulaire en ce qu’elle fait évidemment grimper le prix du mètre cube facturé.

Car, en obtenant sans l’avoir voulue la « compétence eau et assainissement », l’Agglomération de Chaumont a récupéré aussi des réseaux pas tous en bon état. Des décennies sans entretien donnaient un prix de l’eau dérisoire qui, effet pervers, ne donnait à personne l’idée d’une urgence à préserver cette ressource apparaissant sans valeur. Le « rendement net » du réseau était tombé à moins de 50 %. Comprendre : plus de la moitié de l’eau collectée partait en déperdition due aux fuites. La volonté de l’Agglomération par la voix de Stéphane Martinelli, son président, pose une doctrine : « Nous voulons que l’eau paye l’eau ; et que chacun paye son eau. »

Combien ?

Ça signifie que les travaux, les coûts d’exploitation et d’assainissement doivent être exclusivement financés sur le prix du mètre cube d’abord, et que chaque collectivité territoriale ou groupement préexistant au transfert de compétence produise l’eau au tarif propre à ses installations. Une gymnastique comptable ardue, mais qui évite d’avoir un prix de l’eau unique au risque de créer des tensions entre territoires.

Alors, combien le mètre cube sur le territoire de l’agglomération ? On peut, à la louche, faire une moyenne qui tourne autour de 3 € le mètre cube, fourniture et assainissement compris.

La majorité des habitations du territoire n’est pas connectée au réseau d’assainissement et fonctionne en « assainissement non-collectif » c’est-à-dire avec une fosse septique. L’installation, pour être conforme, ne doit pas rejeter d’effluents ni de polluants.

À Chaumont, le mètre cube est facturé 2,85 € TTC hors abonnement ; rendre à la nature une eau propre représente plus de la moitié de ce prix. La Ville pousse pour que les habitations rejoignent l’assainissement collectif (le tout à l’égout) et les travaux de voirie sont souvent l’occasion de créer ces raccordements. La rue de Bourgogne, par exemple, a été équipée de l’assainissement collectif fin 2022. Durant le printemps 2024, les fosses septiques des maisons, devenues inutiles, seront supprimées.

Besoin de liquidités

Sur l’ensemble de l’agglomération, le réseau fait l’objet de travaux de mise aux normes : suppression des raccords en plomb, remplacement des conduites défectueuses. L’Agglomération y aura consacré environ 300 000 € en 2022 et plus de 600 000 en 2023, avec notamment le raccordement de Sexfontaines au syndicat de la Dhuis.

Des travaux qui auront permis d’améliorer le rendement : l’an dernier, 73 % des 630 793 m3 ont pu être facturés.

En mars dernier, la préfecture a réuni 60 maires et conseillers municipaux du département à Nogent pour sensibiliser à l’absolue nécessité d’entretenir les réseaux. Cette année, l’État allonge de 180 millions d’euros les crédits d’aides aux travaux sur les réseaux d’eau potable, et la Banque de territoires propose des financements pour accompagner les collectivités. Dans un climat dont on sait qu’il s’assèche, disposer d’une eau de qualité et en quantité suffisante est un défi majeur pour notre territoire et son économie, avaient rappelé les services de l’État. 

Renaud Busenhard

r.busenhard@jhm.fr

Sur le même sujet...

Bourmont
Les écoliers à la découverte de la bioéconomie
Environnement

Les élèves de l’école primaire ont participé à une animation sur le thème de la bioéconomie, vendredi 19 avril, au matin. C’est l’association Terre avenir, agréée Aecep (Association éducative complémentaire(...)

Montier-En-Der
Concours du festival de Montier : derniers jours pour s’inscrire
Environnement

Le concours du Festival international de photo animalière et de nature de Montier est encore ouvert jusqu’au 30 avril. Avis aux passionnés ! Il ne reste plus que six jours,(...)

Langres
Intempéries : le maraîcher Xavier Deleau scrute le ciel
Environnement

Températures négatives, averses de grêle, pluie abondante… Le ciel est capricieux et les producteurs de fruits et légumes ne sont pas sereins. Xavier Deleau, maraîcher installé au pied des remparts(...)