L’association des harkis de Haute-Marne réagit à la condamnation de la France
Courrier des lecteurs. Président de l’Association des harkis de Haute-Marne, Rachid Bouhaïcha a souhaité réagir suite à la condamnation le 4 avril dernier de la France par la Cour européenne des droits de l’homme. Une décision en lien avec les conditions de vie « pas compatibles avec le respect de la dignité humaine », dans les camps d’accueil où les harkis ont été accueillis après leur arrivée d’Algérie dans les années 60 et 70 après avoir combattu aux côtés des soldats français.
« Nous saluons la décision du 4 avril dernier, par la Cour européenne des droits de l’homme qui a condamné la France pour les conditions de vie pas compatibles avec le respect de la dignité humaine, des harkis dans les camps où ils ont été reçus à leur arrivée d’Algérie en 1962. Les cinq requérants sont des ressortissants français nés entre 1957 et 1969, enfants de harkis. Ce sont des soldats ayant combattu aux côtés de l’armée française, durant la guerre d’Algérie.
Aujourd’hui plus de six décennies plus tard, nous sommes toujours au même problème concernant les générations suivantes. En 2012, le gouvernement s’est engagé à répondre aux attentes, avec un projet de loi de prolonger de trois à cinq ans la durée d’inscription des enfants de harkis sur les listes d’emplois réservés dans l’administration, ce qui est loin du compte, car il n’y a aucun suivi par les représentants de l’Etat et des élus locaux ou des départements. Les harkis et leurs familles croyaient en la France. On les a ignorés, on les a trompés, on les a livrés à la cruauté de leurs adversaires. La France porte la responsabilité de leur abandon.
Cela vaut pour les camps de transit, j’estime que la France doit assumer toutes les erreurs qu’elle a pu commettre sans exception. Pour cela, notre histoire ne peut se résumer à un simple “pardon”. Nous allons avec plusieurs associations porter et suivre cette condamnation auprès de la cour internationale auprès du conseil de l’ONU».