Contrats locaux de santé : la Haute-Marne en exemple
Quand en matière de santé, des choses vont bien, il faut aussi savoir le dire. La Haute-Marne est le premier département du Grand Est à être entièrement couvert par des contrats locaux de santé (CLS). Il en existe 4. On met en œuvre sur ces territoires des actions concrètes en matière de santé, de la prévention à l’accès aux soins.
Un contrat local de santé, c’est quoi ? L’Agence régionale de santé répond à cette question. « Un CLS permet de mobiliser, autour d’un projet commun, les acteurs institutionnels et opérationnels d’un territoire dans le but de partager des objectifs pour la santé de la population et de réduire de manière plus efficace les inégalités sociales et territoriales de santé. » Un CLS ne répond pas à tous les problèmes d’accès aux soins. Mais il est à la fois une instance de concertation et un outil qui tente de mettre en place des actions concrètes sur les territoires.
La Haute-Marne est le premier département du Grand Est à être entièrement couvert par des CLS. C’est ce qu’a tenu à rappeler, entre autres sujets, Iskandar Samaan, le délégué territorial de l’Agence régionale de santé en Haute-Marne lors d’un récent point presse.
Il existe quatre CLS dans le département, l’un à l’échelle du PETR de Langres, l’un couvrant le Pays de Chaumont, un troisième pour la communauté de communes du Bassin de Joinville en Champagne et le dernier né, celui du Grand Saint-Dizier Der et Vallées.
Des moyens pour des actions
Les CLS, ce sont aussi des moyens donnés pour certaines actions, « 250 000 euros par contrat et par an », précise le délégué territorial qui a dressé des focus sur les actions phares et les projets de chaque CLS (à lire en encadré). Il fut aussi question des outils mis en œuvre pour favoriser l’exercice coordonné entre professionnels de santé en Haute-Marne en évoquant par exemple les CTPS (communautés professionnelles territoriales de santé). Il en existe trois en Haute-Marne, une au nord, une au centre et une qui couvre le sud Haute-Marne et le nord Côte d’or.
« En réunissant divers professionnels de santé, ainsi que des acteurs sanitaires, médico-sociaux, sociaux et associatifs, les CPTS visent à améliorer la coordination des soins sur un territoire. Cette approche collaborative favorise la diversification de l’offre de soins, permet un suivi global et personnalisé des patients, tout en renforçant les liens entre la ville et l’hôpital », détaille l’ARS. Seul le secteur de Joinville n’est pour l’heure pas couvert par une CPTS.
Neuf maisons de santé et deux projets
La conférence de presse a aussi été l’occasion de faire un point sur les maisons de santé pluriprofessionnelles : 9 sont en fonctionnement dans le département (Bourbonne-les-Bains, Fayl-Billot, Langres, Breuvannes-en-Bassigny, Froncles, Joinville, Wassy et deux à Saint-Dizier). Deux projets sont en cours, à Montier-en-Der et à Colombey-les-deux-églises. Ce qui permet là aussi une bonne couverture du département par ces maisons de santé pluriprofessionnelles, de l’ordre de 85 % du territoire. Là encore, elles ne règlent pas tous les problèmes d’accès aux soins à commencer par l’accès à un médecin mais elles permettent de répondre à de véritables besoins.
C. C.
Quelques actions sous les projecteurs
CLS de Grand Saint Dizier Der et Vallées :
-La télémédecine et la pérennisation des sites déployés sur le territoire : 6 sites déployés sur le territoire du CLS : 2 cabinets de téléconsultation à St Dizier ainsi que sur les communes d’Eclaron, Louze, Perthes, Villiers en Lieux. Mise à disposition d’une mallette de téléconsultation pour des téléconsultations à domicile réalisées par des infirmières.
-La coordination d’un parcours personnes âgées par l’hôpital de St Dizier afin d’éviter le passage aux urgences des personnes âgées du territoire et améliorer la coordination ville-hôpital sur la prise en charge des personnes âgées.
CLS de Joinville :
-Un axe fort sur le renforcement de l’offre d’accompagnement à la périnatalité et à la parentalité : participation de familles à des ateliers maternité avec pour thématique : les démarches administratives, les prestations, les démarches médicales (suivi de la grossesse et examens à réaliser) prévention alcool, drogue, conseils nutrition. Ces ateliers sont animés par différents professionnels : PMI, sage-femme, CAF, CPAM.
CLS du Pays de Chaumont :
-L’amélioration de la prise en charge des conduites addictives avec la mise en place d’une consultation avancée de spécialistes à Froncles et Doulaincourt.
– L’amélioration du recours à l’activité physique pour les personnes atteintes de maladies chroniques à travers les programmes d’éducation thérapeutique du patient déployés par le Centre de Médecine et d’Evaluation Sportive (CMES) ainsi que l’action « nutrition, activité physique adaptée » portée par la MSP de Froncles.
CLS du PETR de Langres :
-Le renforcement de l’attractivité des professionnels de santé : participation à la journée d’installation en médecine libérale à l’université de Reims, organisation d’un week-end avec des professionnels de santé (visites de lieux de santé, culturel, présentation du tissu économique) pour attirer de jeunes professionnels de santé.
Vite lu
-La communauté de communes de Langres est la première collectivité de la Haute-Marne à s’être engagée dans la démarche du soutien au du Programme national nutrition santé puisqu’elle a signé la charte le 21 novembre 2023. Plus récemment, c’est la Communauté de communes du Bassin de Joinville en Champagne qui a signé la charte le 14 mars 2024.
-Dans le cadre d’un appel à projets lancé par l’ARS, en 2019, la ville de Joinville a été choisie comme ville-pilote pour expérimenter l’opération « Ville Libre Sans Tabac ». L’expérimentation consiste en la mise en œuvre à l’échelle d’une ville de l’ensemble des mesures démontrées comme efficaces pour lutter contre le tabagisme et améliorer ainsi la santé et la qualité de vie des habitants : aménagement de 15 zones sans tabac aux abords des écoles, du collège et du lycée, espaces sportifs, centre social… ; formation des agents de la police municipale aux nouvelles missions de contrôle du respect des interdits protecteurs. Les premiers retours sont les suivants : 31,6 % des habitants ont entendu parler du programme ; 92,1 % se disent favorables au programme afin d’éviter d’être exposés à la fumée des autres et de prévenir l’entrée dans le tabagisme des jeunes.
-Certifications. En Haute-Marne, rappelons que les centres hospitaliers de Chaumont, de Langres et de Bourbonne-les-Bains ont perdu leur certification fin 2023. « Nous sommes dans une logique d’accompagnement des hôpitaux », indique le délégué territorial de l’ARS. Les établissements ont deux ans pour rectifier le tir puisque la Haute autorité de Santé donnera un nouvel avis en 2025. Dans le même temps, les hôpitaux de Joinville, Wassy et Montier-en-Der ont été certifiés excellence en juin 2023 pour leur engagement visant à améliorer constamment la qualité des soins offerts à leurs patients.
Des exemples d’investissements
En 2022, l’ARS Grand Est a validé des projets d’investissements immobiliers pour environ de 80 millions d’euros pour le département de la Haute-Marne au titre du Ségur de la Santé afin de moderniser l’offre de soins sanitaire et médico-sociale.
Parmi les investissements :
-Hôpital psychiatrique de Saint-Dizier (entre 6 et 8 millions d’euros) : l’hôpital psychiatrique entame des grands travaux pour donner une lisibilité à l’hospitalisation de ces patients en séparant l’hospitalisation libre et l’hospitalisation sous contrainte, et en sortant les consultations externes de ses murs. De gros travaux sont prévus sur le site chaumontais de Maine de Biran.
-EHPAD de Sommevoire (445 900 € en 2023) : rénovation et création d’un jardin de déambulation extérieur.
-EHPAD Le Chêne à Saint-Dizier (17 116.80 € en 2023) : financement d’accompagnement dans la perspective d’une extension de l’EHPAD.