Le Grand Langres poursuit l’augmentation de sa fiscalité
Le conseil du Grand Langres s’est réuni au pôle Urbatus de Saints-Geosmes, jeudi 11 avril pour une séance au cours de laquelle, le budget primitif a été voté, tout comme la hausse de la fiscalité de 5 %, malgré l’opposition d’une vingtaine d’élus.
Les élus du Grand Langres avaient acté une hausse de la fiscalité de 5 % en 2022, taux qui n’avaient, à l’époque, plus bougés depuis 2014. Bien qu’elle ait été prévue pour être reconduite chaque année jusqu’à la fin de la mandature, elle reste néanmoins soumise au vote tous les ans. Jeudi soir, Denis Guenat, représentant la commune de Beauchemin a alors pris la parole pour demander à ce que ce vote du budget primitif se fasse à bulletins secrets. Le président, Jacky Maugras, a alors demandé à l’assemblée de se prononcer sur cette proposition, or, les élus s’y sont majoritairement opposés. Jacky Maugras a ensuite rappelé l’objectif de ce budget primitif et l’importance des recettes fiscales. « Nous avons un projet de territoire ambitieux et depuis le début, nous avons toujours dit que l’on souhaitait augmenter la fiscalité de 5 % pendant quatre ans pour nous permettre de réaliser nos investissements. »
Davantage d’opposition
En 2022, la hausse de 5 % de la fiscalité avait été adoptée par une large majorité d’élus (55 voix pour, 17 voix contre et trois abstentions). L’année dernière, 19 élus s’y étaient opposés. En 2024, année toujours marquée par un contexte inflationniste élevé, 26 élus s’y sont opposés et un s’est abstenu. L’augmentation des taux de fiscalité suscite donc davantage de contestation au sein du Grand Langres, mais pas au point de l’abandonner, ce malgré l’impopularité de cette mesure, à deux ans des élections. La taxe sur le Foncier bâti (TFB) passe donc de 13,41 % à 14,08 % ; le Foncier non bâti (TFNB) passe de 15,03 % à 15,78 % ; la taxe d’habitation passe de 11,38 % à 11,95 %. La Contribution foncière des entreprises est la seule à demeurer inchangée depuis 2021 et reste fixée à 21,14 %. Ces augmentations devraient permettre au Grand Langres d’enregistrer 179 000 € de recettes supplémentaires.
Des finances saines
« Notre capacité d’autofinancement est correcte et nous permet d’assurer des emprunts derrière », a déclaré Dominique Thiébaut, vice-président en charge de l’Économie et des Finances. Le Grand Langres présente une balance des investissements avec un solde positif s’élevant à 694 404, 69 €. La hausse de la fiscalité va permettre de soutenir et renforcer les projets du Grand Langres, qui prévoit une enveloppe de 6 451 667 € pour ses investissements en 2024, avec le groupe scolaire de Langres comme prochain projet phare attendu.
Aqualangres augmente aussi ses tarifs
Impacté par la hausse des dépenses énergétiques et des charges du personnel, Aqualangres va, lui aussi, augmenter ses tarifs d’environ 5 %, à compter du 1er juillet prochain. Par exemple, l’entrée unique pour un adulte (à partir de 16 ans), va passer de 3,90 € à 4,20 € pour les habitants du Grand Langres, et de 4,90 € à 5,20 € pour les personnes extérieures. « Nous restons loin de ceux proposés par les équipements de Chaumont et Saint-Dizier », a précisé Dominique Thiébaut. Aqualangres a enregistré 143 000 entrées en 2023, se rapprochant ainsi des 146 000 entrées de 2019, dernière année avant la crise Covid.
L’eau au cœur des débats
En toute fin du conseil communautaire, Alain Lambert, maire de la commune d’Avrecourt, a lu une proposition de motion, émanant de 20 délégués communautaires et DE quatre élus municipaux. Ce texte vise à rejeter le transfert obligatoire des compétences eau et assainissement aux communautés de communes à partir du 1er janvier 2026. « Si on nous enlève ce pouvoir, les maires des communes de moins de 500 habitants n’auront plus aucun pouvoir », a déploré Alain Lambert. Les élus concernés ont souhaité que la proposition de motion soit votée lors du conseil communautaire du 11 avril. Mais certains élus n’avaient pas encore eu l’opportunité d’en discuter en conseil municipal. C’était le cas, par exemple, d’Anne Cardinal, maire de Langres et vice-présidente de l’intercommunalité, qui a alors suggéré que « chacun puisse en échanger dans ses communes ». « La logique c’est que tout le monde le vote dans ses conseils, et puis après on se retrouve et on en discute », a-t-elle ajouté.
Jacky Maugras, président du Grand Langres, a finalement tranché : « Je propose d’envoyer la motion à toutes les communes, en vous demandant le retour pour le conseil communautaire du 11 juillet, et là on fera le bilan. Ce sera l’ensemble des conseillers municipaux qui décideront ». Réponse à suivre au prochain conseil.
Ils ont dit
« Je suis un démocrate. » Accusé par Denis Guenat, adjoint au maire de Beauchemin, d’avoir “sa” démocratie, car « le vote à bulletins secrets (lui) fait peur », Jacky Maugras, président du Grand Langres s’est alors défendu : « Il y a un règlement pour voter à bulletins secrets. Il faut qu’un tiers des membres soit d’accord, Monsieur Guenat. Je suis un démocrate. Cela fait très longtemps que je suis élu et je n’ai jamais eu de problème sur ce plan-là. Alors ne me faites pas de leçons. »
« Je sais maintenant où est passé le courrier que je n’ai jamais reçu. » Alors que Maurice Dartier, vice-président en charge des Affaires scolaires, évoquait les courriers du Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen), Nicolas Thomassin, maire de Chauffourt, s’est plaint de ne pas en avoir été destinataire alors que son école était concernée par la fermeture de classes. Les courriers n’avaient été envoyés qu’aux maires de Bannes, Hûmes – Jorquenay, Marac et au Président du Grand Langres.