« Les troubles DYS ne sont pas le symptôme d’une déficience »
C’est généralement à l’école que l’on repère qu’un enfant souffre de « troubles DYS ». Une source de difficultés au quotidien, qui sont à proprement parler des handicaps. Qui déroutent leur entourage. Sa cohésion est le moyen préalable de « vivre avec ».
« Pour le dire en termes simples, les troubles DYS sont des troubles spécifiques qui affectent une fonction – le langage, la lecture, l’expression écrite, la mémoire, l’attention… – ce n’est pas une déficience ». Sachant qu’on peut cumuler ces troubles, qui se manifestent chacun de manière plus ou moins importante. Oui, indique encore la présidente de l’association d’adultes et de parents d’enfants dys (Apedys) Ingrid Varret, il existe des « alertes » pour repérer ce handicap aux multiples formes. « Il ne parle pas encore… Il ne marche toujours pas… », voilà pour les premières questions à même de tarauder des parents. « Mais c’est plutôt l’école qui permet d’attirer l’attention ». Il faut encore que la difficulté à laquelle un enfant semble confronté « persiste » et Ingrid insiste : « ça peut être un coup de fatigue ». Seul le dépistage d’un médecin – scolaire, généraliste ou spécialiste – peut arrêter un diagnostic.
C’est lors d’une rencontre organisée samedi 6 avril, à l’école Sainte-Marie de Chaumont, entre parents et professionnels, qu’un « nouvel outil » a également été présenté. Ce cahier qui recense les « signaux d’alerte » sera intégré aux carnets de santé des enfants à naître, explique la présidente d’Apedys. Il permet conjointement de coordonner toutes les personnes qui sont dans l’entourage de l’enfant.
Exposés aux moqueries
« Au quotidien, c’est fatigant ». L’enfant qui est incapable de faire ses lacets ou de boutonner son vêtement, qui oublie en une nuit ce qu’il savait par coeur la veille, qui est incapable d’enregistrer deux consignes à la fois, qui réalise les exercices donnés systématiquement plus lentement que ses camarades de classe… autant d’obstacles à la fluidité d’une journée. Sans compter, souligne Ingrid, que « les enfants n’aiment pas se faire remarquer par les copains ». Or, si leur handicap est invisible, ceux-ci sont susceptibles de se moquer de leur air « dans la lune », de leur caractère « remuant ».
Les troubles DYS peuvent être atténués, contournés ou parfois presque maîtrisés en ayant recours à un ergothérapeute, un psychomotricien, un orthoptiste, un neuropsychologue (la CPAM prend en charge… ou pas leurs consultations). Les enfants qui en souffrent peuvent avoir recours à des casques anti-bruits, des boules anti-stress… Mais ils ont également besoin d’ « aménagements » de leurs journées scolaires, sur lesquelles seul leur enseignant a la main.
« L’enfant qui est reconnu « DYS » doit accepter d’être différent ». Les « mises en situation » que l’association Apedys met sur pied peuvent prévoir que ses camarades essaient de lacer leurs chaussures en ayant enfilé des moufles. Histoire de contribuer à l’accepter eux aussi tel qu’il est.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Informations : Apedys 52, tel 07 44 40 90 34 et apedyshautemarne@gmail.com