Mort d’un ouvrier à Bure : deux entreprises relaxées
Tribunal correctionnel. Eiffage et Antea France, poursuivies pour « homicide involontaire par manquement aux règles de sécurité » après la mort en 2016 d’un ouvrier dans le laboratoire souterrain d’enfouissement de déchets nucléaire de Bure (Meuse) ont été relaxées par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc.
David Viarre, un technicien âgé de 42 ans qui travaillait depuis plusieurs années sur ce site supervisé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra), y est décédé le 26 janvier 2016 à la suite d’un éboulement.
Son employeur, Eiffage, ainsi que le maître d’œuvre du chantier, Antea France, étaient poursuivis pour homicide involontaire. A l’audience, qui s’est tenue le 6 février à Bar-le-Duc, les avocats de la défense avaient tous deux plaidé la relaxe. La relaxe a donc été prononcée jeudi pour les deux entreprises, a indiqué Thierry Dalmasso, avocat d’Antea. « Je n’ai pas la motivation du tribunal, mais c’est une double relaxe. J’imagine, dans la mesure où les deux (entreprises) ont été relaxées, que le tribunal s’est appuyé sur mes conclusions et a considéré que les expertises se contredisaient », a-t-il poursuivi.
« Sous les apparences d’une réalité commune, elles sont en réalité très différentes (…) Quand vous les opposez, la cause est incertaine, et on ne peut pas condamner dans ces cas-là », selon l’avocat. L’avocat des parties civiles, Christophe Hechinger, a indiqué faire appel de cette décision au nom de ses clients, tout comme la CGT.
L’accident, qui avait également fait un blessé léger, est survenu à 490 m sous terre, dans une galerie en cours de forage où étaient effectués des relevés géophysiques. Six personnes se trouvaient dans la galerie quand la partie supérieure s’est écroulée et un bloc de « plusieurs mètres cubes de roche a alors enseveli la victime », avait indiqué, le jour des faits, Jean-Paul Baillet, alors directeur général adjoint de l’Andra, ajoutant que les conditions de sécurité étaient « habituelles ».