« Enquêtes en paranormal », objet d’une association aux services bénévoles
Pascal Hartmann habite une jolie maison pour sa petite famille, à Récourt. S’il fait commerce de vêtements et objets floqués parce qu’il faut bien vivre, c’est son association qui le passionne. Objet ? « Enquêtes en paranormal ». Pascal vit dans un univers singulier, qu’il décrit sans chercher à convaincre de quoi que ce soit.
« On y croit ou l’on n’y croit pas ». Peu importe, Pascal Hartmann retient qu’on demande de l’aide à son association HIP – comme Hartmann investigations paranormales. « Parce qu’il se passe des choses bizarres chez soi – des objets qui bougent, des bruits et/ou odeurs qui sont inhabituels, ou encore car on a la sensation d’une présence ». Alors Pascal se déplace, parfois avec sa fille, selon ses disponibilités, elle vit loin de la Haute-Marne. Tandis que « (sa) documentaliste se renseigne sur les lieux où il se rend, sur leur histoire ». Ce n’est qu’après s’être eux-mêmes faits une idée qu’ils enclenchent l’étape « interview ». Il revient aux demandeurs d’exposer les motifs de leur sollicitation des services de l’association. « Nos services sont gratuits ».
Équipements à profusion
« Notre base, c’est le QG ». Dans ce bureau, une grande table est tapissée de caméras – des petites, plein, et une grosse, de cameraman. Des modèles permettent « une vision nocturne « comme en plein jour ». À leurs côtés, il y a presque autant de « Spirit boxes » « pour parler aux esprits ». Pascal ne cherche pas à convaincre, il décrit son univers, piqueté encore de « Pod R.E.M. » « pour détecter des champs électromagnétiques… donc un esprit » – l’engin émet alors un « bip » ou « une alarme musicale », Pascal en a plusieurs variétés. Ce n’est pas tout : des enregistreurs « PVE » (phénomène de voix électronique), il y en a des tas au « QG ».
Des morts plein les oreilles et les yeux
« Un esprit, c’est une personne qui revient pour laisser des messages ou pour terminer une mission ou bien encore qui est empêché par les vivants de partir ». Pascal répond aux questions simplement. Raconte consciencieusement comment « une poupée (l’)a possédé », et confie, encore saisi, qu’il a été « traumatisé ». Depuis l’âge de six ans, il « fait ça ». Il a grandi dans une famille qui le « faisait » avant lui. Sa mère ? Elle « lisait dans les lignes de la main » ; son père, cul-de-jatte et une main broyée, commandait aux tables de bouger, sans compter qu’il versait dans la magie noire – pour le coup, son fils prévient que « c’est extrêmement dangereux ». Pour sa part, il n’y touche pas ; ni à son versant blanc. Personnellement, il est sûr d’avoir « un pouvoir de suggestion ». Pour évoluer dans cet univers singulier, Pascal précise que, même avec des dispositions, il « s’entraîne ». Et s’estime chanceux de « voir les morts et de les entendre parler comme les vivants ». Sauf que « parfois, c’est bien ; parfois, non ». C’est qu’à l’entendre, les morts, il les « entend en permanence », alors « c’est fatigant ». Seule son épouse est en mesure de l’ « apaiser ».
« Le chagrin des gens »
« Je ne sais pas ce qu’est rêver, je ne fais que des cauchemars ». Pascal attribue la noirceur de son quotidien au fait qu’il soit « une éponge », qui aspire « tout le chagrin des gens ». Que quelqu’un se brûle, et il jure qu’il le « ressent ». À en oublier sa propre peine, indicible, qui l’a étrillé il y a un plus de vingt ans : la perte de sa fille de six mois. Il assure qu’elle lui est apparue, grandie, « elle avait 15 ans ». Cet enfant qui n’est plus souffrait d’une anomalie génétique ; depuis son décès, Pascal a eu une autre fille, qui souffre de la même anomalie. « Je crois à la réincarnation », dit-il sobrement.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Pascal recherche « des personnes de confiance » pour rejoindre son association, dont, garantit-il, les services sont gratuits.