Une nouvelle histoire sociale s’écrit aux Toits rouges
Depuis février 2024, les ateliers d’écriture ont repris aux Toits rouges. Après « La vie de Maurice », un nouveau groupe d’usagers de l’Adasms, aidés par l’écrivain Armand Gautron, planchent sur des récits inédits. Mais pas de pression, car ici, le but reste la sociabilisation.
Avenue Pasteur, mercredi 3 avril, stylos et crayons sont de sortie. Dans une salle située au rez-de-chaussée des Toits rouges, Sébastien, David, Jordan, Pauline, usagers de l’Adasms, ainsi que Odile, éducatrice spécialisée, sont en pleine séance de création. « Il manque Patricia », observe la dernière citée.
Une histoire à tiroir
Depuis la mi-février, a raison de 3 h par semaine, ils se retrouvent pour écrire quelques lignes, encadrés par l’écrivain Armand Gautron, qui a accompagné les groupes précédents dans l’écriture de « La vie de Maurice » et de sa suite, entre 2018 et 2023. « C’était un texte commun où chacun écrivait un bout de paragraphe. Là, c’est chacun son texte, sous forme d’une petite nouvelle », explique-t-il devant son ordinateur, prêt à taper sur son clavier ce que lui dictera David. Des récits différents tournant autour d’une même thématique : « La malle oubliée ».
Si, habituellement, il est question d’écrire pendant deux heures et de faire une relecture collective durant une heure, cette fois-ci le moment est venu de restituer ce que chaque participant a couché sur papier lors des semaines précédentes. Après avoir créé les personnages, les apprentis écrivains poursuivent la mise en contexte de leurs histoires respectives en suivant le fil rouge d’Armand. « La semaine dernière, on décrivait ce qu’il y avait dans l’escalier. Là, on tape tout », détaille ce dernier. « Quand c’est lu à voix haute, même celui qui lit peut se rendre compte que sa phrase est bancale. » Le tout sans jugement, car l’important est d’essayer. Même si parfois la tâche n’est pas aisée. « Le plus dur est de rassembler toutes ses idées et de coller à ce que demande Armand », constate Sébastien. « Même pour moi, c’est difficile », ajoute Odile, se mettant, elle aussi, dans la peau d’une écrivaine. « Des fois, je suis à côté. »
« Chaque semaine pendant 3 h, ça me sort de mon quotidien »
Ce n’est pas la première fois que Sébastien participe à l’atelier d’écriture, puisqu’il fait partie du groupe qui a écrit « La vie de Maurice ». Tout comme David, assis ce mercredi-là à côté de lui : « Chaque semaine pendant 3 h, ça me sort de mon quotidien et il y a le côté social aussi ». Mais aussi des nouveaux, notamment Jordan, Pauline et Patricia, assistant finalement à l’atelier. « Ça permet de voir du monde » et de « découvrir de nouvelles choses », expliquent les deux premiers.
Les séances d’écriture dureront jusqu’au 26 juin. À l’issue de celles-ci, il se pourrait qu’un nouveau recueil voit le jour. Ou pas, comme conclut Armand Gautron : « C’est surtout une aventure humaine. On a un motif pour se réunir, après, il sort ce qu’il sort. S’il n’y a rien, ce n’est pas très important. »
Dominique Lemoine