Sommermont : le denier du culte a pris du retard
Mercredi 27 mars, des élus de la commune de Chatonrupt-Sommermont, près de Joinville, se sont activés à nettoyer l’église Saint-Maurice, de Sommermont, à l’approche du temps de Pâques. Les offices ne sont pas fréquents dans ce petit village. Alors qu’un des conseillers déplaçait un banc, une pièce de monnaie est tombée en tintant sur le carrelage. Noircie par l’oxydation, méconnaissable, cette pièce a dû glisser de la poche d’un fidèle, autrefois, pour se coincer entre les planches du banc.
Après nettoyage, cette monnaie en cuivre semble en assez bon état. Elle affiche à l’avers (face) l’effigie de l’empereur Napoléon III, la date de 1855, puis deux petits symboles : une tête de lévrier et une main. Le revers (pile) présente une aigle impériale (aigle est toujours féminin en tant qu’emblème), la mention “Empire français”, la lettre A pour la série, et la valeur de 5 centimes.
L’histoire étant un éternel recommencement, l’année 1855 a connu la guerre de Crimée. Toujours dans le cadre de ce conflit, le savant Urbain Le Verrier a fondé la météorologie moderne en 1855, justement, grâce aux subsides de Napoléon III. Cette innovation s’est justifiée par le désastre de la flotte franco-britannique détruite par une tempête, devant le port de Sébastopol, dans la nuit du 13 au 14 novembre 1854.
Suivant son état et sa série, cette pièce frappée il y a 169 ans peut se monnayer plusieurs dizaines d’euros. A ce tarif, la municipalité ne va pas manquer de bras pour les prochains nettoyages des deux églises communales. En effet, le Second Empire battait également monnaies d’or de 20, 50 et 100 francs !
Dans l’immédiat, cette trouvaille originale a été présentée au maire Joël Agnus, lors de la séance du conseil municipal du vendredi 29 mars, en mairie de Chatonrupt.
De notre correspondant Patrick Quercy