Le major Sandra Cousin prend les rênes de la COB de Montier-en-Der et d’Éclaron
Le major Sandra Cousin succède à son homologue Bruno Ménissier qui a fait valoir ses droits à la retraite à la tête de la communauté de brigades (COB) de Montier-en-Der et d’Éclaron (La Porte du Der). C’est une femme qui ne jure que par « le terrain » qui est désormais responsable de quatorze personnels. Une « patronne » expérimentée sur laquelle ils peuvent compter.
« La patronne ». Voilà comment les subordonnés du major Sandra Cousin, alors adjoint au commandement à Arcis-sur-Aube (Aube) avaient choisi de l’appeler. Histoire de contourner la difficulté de prononciation d’un grade conjugué au féminin – allez dire adjudante-cheffe au quotidien, l’intéressée pointait elle-même le manque de fluidité. Encore maintenant qu’elle a pris du galon, Sandra Cousin peine à se présenter comme « la » major : major tout court, c’est tout de même plus simple. L’important, c’est d’avoir accroché le grade et qu’on lui ait confié le commandement de la communauté de brigades (COB) de Montier-en-Der et Éclaron (La Porte du Der). Depuis le 1er avril, elle a quatorze personnels sous ses ordres, dont quatre sont des femmes -deux à Montier, deux à Éclaron.
L’information, elle est « dehors »
« Je construis un cadre pour continuer à aller dehors ». Entrée dans la maison en mars 1995 en qualité de gendarme auxiliaire dans l’Indre, formée à l’école de Montluçon (Allier), Sandra Cousin voulait absolument devenir gendarme. Pour faire de l’enquête, des investigations, bref, « du terrain ». C’est parce qu’elle est consciente que sa dernière promotion exigera qu’elle « passe de l’action à l’administratif » qu’elle prévoit de se réserver des « fenêtres » pour « sortir ». En tout état de cause, le major Cousin entend bien marteler à ses jeunes gendarmes que le labourage du territoire est au cœur de leur mission. « Je dois les encourager à aller au contact ». D’autant que, chez les générations montantes, l’affaire manque d’évidence.
« L’encadrement n’est pas du maternage »
« Caractère, aisance relationnelle avec mes gendarmes et avec la population, détermination ». Le major Cousin a bien voulu tenter de recenser ses atouts pour être le boss de la COB. Peu rompue à l’exercice de la mise en valeur, elle se trouve autrement plus vite des petits travers. « Je peux oublier de mettre les formes… ». Son « impatience » est susceptible de lui faire emprunter des raccourcis langagiers – pourtant gages d’efficacité… – : du bolduc, elle n’en utilise pas forcément en permanence quand quelque chose ne va pas, elle se sait directe. Mais aussi emprunte d’une « empathie spontanée ». À une jeune gendarme qui vit sa première scène rude, elle sera la première à proposer de « débriefer » autour d’un café, voire à proposer une soirée pizza pour lui éviter de rentrer seule avec des souvenirs éprouvants dont elle n’a pas pu parler, se privant de leur mise à distance. D’ailleurs, si « l’encadrement n’est pas du maternage », Sandra Cousin estime qu’il lui revient de « rassurer » ses gendarmes. Ils doivent savoir qu’ils « peuvent compter sur (elle), c’est le rôle de celui qui commande et de gendarme expérimenté ». Sa « punchline » à l’adresse des jeunes gendarmes affectés en Haute-Marne, aux terres réputées peu attractives ? « Il faut vivre, ne pas subir, on se fait la vie que l’on choisit quel que soit le département. On se crée des liens et la vie devient plus belle ». Sachant que, de sa première unité, « on garde le souvenir ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Parcours
À sa sortie de l’école de Montluçon le 30 novembre 1997, Sandra Cousin est affectée à Sermaize-les-Bains (Marne), puis à Wassy, de 2001 à fin 2003. Elle va ensuite à Chavanges (Aube), où elle reste jusqu’en 2012, avant de rejoindre Soulaines-Dhuys (Aube), en avril, où elle est adjointe au commandant de la brigade. À la fermeture administrative de celle-ci, elle part à Brienne-le-Château (Aube). Au total, Sandra Cousin cumule donc 17 ans sur cette COB et sur la Compagnie de Bar-sur-Aube. Nouvelle mutation en mai 2020 pour gagner Arcis-sur-Aube (Aube), jusqu’au 1er août 2022. Elle est alors promue major et prend le commandement de la brigade d’Éclaron et est adjointe au major Bruno Ménissier à celle de Montier-en-Der.