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Tabac : le marché parallèle, la plaie des buralistes 

Tabac : le marché parallèle, la plaie des buralistes 

Tabac : le marché parallèle, la plaie des buralistes 
Impératif aujourd’hui : se diversifier face à la baisse du volume de cigarettes vendues (©JHM).

Vendredi 29 mars, un décret « libère » le volume de cigarettes que les Français peuvent importer d’un pays de l’Union européenne. La surveillance douanière se resserrera. Si le président des buralistes haut-marnais s’alarme des difficultés de la profession, il dit au public de ne pas s’imaginer entrer dans une ère « open bar ». Et fustige le marché parallèle.

« Les médias font déjà tant de foin que ça finit par faire de la pub gratuite aux bureaux de tabac situés à l’étranger… ». Disons que l’effet de surprise du décret du 29 mars est nul chez les buralistes : « on savait que l’Etat avait six mois pour arrêter une décision (depuis que le Conseil d’Etat a prié la France d’entrer dans le rang du droit européen, Ndlr) », indique le président des buralistes de la Haute-Marne Patrick Laumont. Il parie que c’est revenir au seuil des quatre cartouches autorisées au lieu d’une hier – même si le décret ne précise pas de limite au-delà de quatre

Marché illicite : une plaie

« Dès ce samedi matin, des clients m’en ont parlé… » Et, oui, continue Patrick Laumont, « les lois sur le tabac sont faites pour préserver la santé… ». Mais les buralistes ont parfaitement en tête que « dans le Grand Est, le « marché parallèle » pèse environ 40% de la consommation, pourcentage qui vaut à peu près pour la Haute-Marne ». Ce marché illicite « ne fait qu’augmenter d’année en année, mettant déjà en difficulté les buralistes ». Aujourd’hui, précise-t-il, « sur les 85 commerces de tabac du département, cinq sont en grande difficulté ». Par ailleurs, « moins de clients pour le tabac, c’est moins de clients pour la FDJ ». Plus ça va, en somme, moins ça va aller, « au moins pour les bureaux de tabac situés en zone rurale ». D’autant qu’ils ont peine à faire face à l’après-Covid. Depuis 2022, il leur faut en effet rembourser les leviers gouvernementaux. En 2023, en 2024 encore, les buralistes remboursent toujours les prêts garantis (PGE). Conjointement, le volume de tabac vendu en 2023 a baissé de 12% par rapport à 2022, souligne Patrick Laumont. Si cette tendance perdure, « c’est la cata ».

Diversification impérative

C’est bien pourquoi la confédération des buralistes déroule un plan d’actions. L’idée maîtresse consiste à trouver des sources de recettes en mesure de compenser la perte de chiffre d’affaires sur la vente de cigarettes. « Chacun se fait celle qui pourrait lui convenir, en partenariat avec la CCI ». Voilà comment « depuis un moment », on trouve des boissons dans des bureaux de tabac. Ou bien on y règle ses PV de stationnement, on s’y acquitte de sa taxe d’ordures ménagères, on y paie la cantine des enfants… D’autres vont vendre des billets SNCF ou des cartouches d’armes, « sans prendre le travail de la SNCF ou devenir armuriers ». Bref, il faut « se diversifier ». D’autres pistes sont prêtes à se concrétiser : encaissement des loyers (en espèces), des montants des factures d’électricité…

Vers l’égalisation des prix

« Attention, cette « libération » du nombre des cartouches importées en Europe, ce n’est pas « open bar » ! ». Ainsi, poursuit Patrick Laumont, face à une quantité importante qui ne peut pas correspondre à une consommation personnelle, les douaniers vont sévir car ces achats ont une vocation commerciale. Non, la préoccupation principale de la Confédération des buralistes est ailleurs : « elle veut demander un moratoire sur les prix ». Pour éviter la tentation. En effet, selon qu’on soit en France ou au Luxembourg, on paie un paquet de cigarettes 12 € ici, et 5,50 € là.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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