Vive le roi !
LES MURS ONT LA PAROLE. Ce dimanche, notre cycle consacré aux grands évènements langrois se poursuit. Pour ce second volet, plongeons au cœur du XVIe siècle. Nous sommes le 15 août 1521, la ville se prépare à de grandes festivités, car le roi François 1er est attendu dans la place-forte…
Nous voilà projetés en 1521 et plus précisément, le 15 août. Cet été là, Langres, puissante place-forte royale est en effervescence. Son roi, le jeune François Ier, est attendu pour un séjour, à l’occasion de l’Assomption. Le voilà qui approche ! Malgré la pluie qui joue les troubles fête, les canons tirent des salves d’honneur qui résonnent du haut des tours.
Le roi s’arrête devant la Porte des Moulins, cette porte qui perce la muraille côté sud. Devant lui, des décors spécialement réalisés pour ce jour mémorable. Le roi prend le temps de regarder de chaque côté de la porte, les deux estrades décorées de chapiteaux sur lesquels se tiennent deux jeunes filles magnifiquement vêtues. Celle de gauche symbolise la « force ». Elle a pour armes un lion en bois doré sous son pied gauche et un serpent à sa droite pour signifier que Langres est une ville bien fortifiée, guerrière, prudente et bien gouvernée.
A droite, la jeune fille symbolise la « Foy ». Elle tient une épée d’une main et une fleur de lys de l’autre, pour montrer que Langres gardera toujours sa fidélité au roi et lui sera dévouée jusqu’à la mort. La population est excitée, elle clame des « vive le roi », escortant ainsi François Ier jusqu’à la cathédrale. Là, il écoute un Te Deum, une hymne latine chrétienne.
Montée à cheval
Le lendemain, il inspecte les fortifications et particulièrement la tour de Navarre. Les chroniqueurs de l’époque racontent que le roi est monté au sommet de la terrasse à cheval, en empruntant la rampe en spirale. Il aurait même confié qu’il avait une affection pour celle-ci, car elle lui rappelait celles du château d’Amboise où il avait passé son enfance.
François continua le tour du rempart et observa les endroits les bien défendus et ceux à améliorer. Il ordonna aussi des fortifications nouvelles, selon les dessins d’Albert Durer, grand peintre et architecte contemporain. Durant le dîner, il parla avec enthousiasme de Langres, qu’il trouvait « singulière, non pareille et la clef de son pays ».
De notre correspondante Angélique Roze