Coupe de France : de grands moments d’émotion pour les Chaumontais
Placée étrangement entre deux tours de quarts de finale de “play-off”, la finale de coupe de France opposera Nantes à Montpellier, ce dimanche 31 mars (15 h 30), à Paris. Un rendez-vous pas comme les autres, que le Chaumont VB 52 Haute-Marne a déjà connu.
Ce dimanche 31 mars (15 h 30), Nantes et Montpellier s’affrontent en finale de coupe de France (15 h 30), à la Halle Carpentier de Paris. Un rendez-vous important pour les deux clubs qui n’ont jamais remporté ce trophée. Nantes pourrait même enregistrer le premier titre de l’histoire du club, face à des Montpelliérains qui, eux, ont déjà été sacrés champions de France à huit reprises.
L’occasion pour revenir avec Jiri Cerha sur les trois grandes dates qui ont marqué le Chaumont VB 52 Haute-Marne dans cette compétition, lui qui les a vécues en tant que joueur et dirigeant. Des moments forts, même si l’actuel manager général cévébiste pose tout de suite le décor. « La coupe reste, pour moi, le second trophée national. Rien ne remplace un titre de champion de son pays. D’ailleurs, j’ai déjà remporté la coupe en République tchèque en tant que joueur, mais je ne sais plus à combien de reprises, alors que je me rappelle parfaitement de nos sacres en championnat. Mais c’est vrai qu’avec le CVB 52, nous avons connu quelques temps très forts émotionnellement dans cette compétition. »
16 avril 2011 : Final four à Paris
Beauvais (LA) bat CVB (LB) 3-1 (21-25, 25-17, 25-17, 25-18)
« C’était un moment exceptionnel, parce que c’était un moment historique. C’était la première fois qu’une équipe de ligue B se retrouvait dans le “dernier carré” de la coupe de France. En plus, pour y parvenir, nous avions éliminé deux adversaires de Ligue A (Saint-Quentin et Tourcoing) dans une salle Jean-Masson en folie. A l’époque, il y avait un “Final four” qui rendait encore ce week-end plus festif. Toutes les équipes masculines et féminines et tous leurs supporters étaient réunis en un endroit pour des journées où le volley était roi. Je milite, aujourd’hui, pour retrouver cette formule qui me semble vraiment la meilleure. Nous avions finalement perdu contre le Beauvais de Frantz Granvorka le premier jour en demi-finale, mais l’aventure avait été extraordinaire. C’était aussi la première fois que nos supporters montaient à Paris pour un tel événement. On avait marqué les esprits. »
10 mars 2018 : Finale
Tourcoing bat CVB 3-2 (19-25, 24-26, 25-22, 25-20, 15-12)
« C’était la saison après notre titre de champion de France. On disputait la Ligue des champions et on sortait d’une série de matches à rallonge, avec beaucoup de fatigue. J’ai souvent revu cette finale et aujourd’hui encore, je me demande pourquoi le premier arbitre a fait rejouer la fin du deuxième set qu’il nous avait donné gagnant. Il n’y avait pas de “challenge vidéo” à l’époque mais sous la pression des Nordistes qui menaçaient de ne pas reprendre le jeu si on ne remettait pas le point, l’arbitre a décidé de revenir sur sa décision après de longues minutes. Bien sûr que l’on a de nouveau gagné ce deuxième set, mais quelque chose avait changé dans la mentalité des deux équipes. Tourcoing s’était senti plus fort et avait dominé la deuxième partie de rencontre, pour l’emporter au “tie-break”. C’était une immense déception. »
Le 2 avril 2022 : Finale
CVB bat Tours 3-2 (25-20, 21-25, 25-23, 22-25, 19-17)
« En repensant à cette finale, je retiens deux choses vraiment marquantes. La première concerne le niveau de jeu que nous avions atteint sur cette finale. Je me souviens m’être dit, en abordant le “tie-break” : « il arrivera ce qu’il arrivera, mais nous n’aurons aucun regret à avoir ! Nous avons tout donné ! ». C’est vrai qu’en arrivant en finale, nous avions fait de ce trophée une vraie priorité. C’était celui qui nous manquait encore pour compléter notre armoire à souvenirs. Et puis, il y a eu cette fin de match incroyable. La balle de match de Tours et l’arbitre qui siffle le point en faveur de notre adversaire. Nous demandons le challenge vidéo qui déjuge la décision arbitrale, avant que nous finissions à notre tour le travail. C’était un grand moment de joie, après être passés par toutes les émotions. »
Recueillis par L. Génin
Une finale mal placée
L’affiche est alléchante pour cette finale de coupe de France, entre Nantes et Montpellier « deux des plus belles équipes de notre championnat », assure le manager du Chaumont VB 52, Jiri Cerha. « Entre la solidité physique montpelliéraine et leur ligne de contre très efficace, l’agilité nantaise et ses capacités à se sortir des situations les plus difficiles promet un match de haute intensité. » Mais pour les deux formations se posent la même problématique : comment gérer un match de cette importance entre deux tours de quarts de finale de “play-off” et après avoir perdu le premier match ? « C’est insensé d’avoir placé cette finale à ce moment de la saison », renchérit le dirigeant haut-marnais. « Cela ne permet pas aux deux équipes de préparer l’événement sereinement, avec forcément des interrogations liées à la stratégie à adopter. De plus, le vainqueur n’aura même pas le temps de fêter sa victoire, puisqu’il devra rejouer trois jours plus tard de nouveau un duel de la plus haute importance. Si l’on veut redonner à la coupe de France la place qu’elle mérite, il faut revenir à un moment plus festif, avec un “final four” placé à mi-saison par exemple, en tout cas à un moment beaucoup plus adapté à la situation. »