Donner ses lunettes, c’est possible
Grégoire Blondel est opticien, installé à son compte depuis 2018. Le jeune homme participe à donner une seconde vie aux lunettes que les clients lui rapportent. Rencontre.
Des cartons remplis de lunettes, le magasin de Grégoire Blondel en regorge. De toutes sortes, anciennes, récentes, pour adultes ou enfants, tout commence par un tri. « On me rapporte des lunettes quasi quotidiennement », explique l’opticien. « Souvent elles ne sont plus à leur vue, au goût du jour parfois cela fait suite à un décès. » Petit à petit le stock se remplit, Grégoire Blondel explique qu’il ne reprend pas les verres seuls. « Afin d’être récupérées les lunettes doivent être dans un état réparable de façon simple et peu coûteuse, ou directement réutilisables. » Les lunettes passent dans les mains expertes du professionnel, qui les trient. « Je ne jette quasiment rien, sauf les montures très anciennes, dépassées, et cassées. » Les autres sont donc remises en conformité. Cela passe par différentes étapes. Les branches doivent être droites et les plaquettes sur le nez sont remises d’équerre. Ensuite, les lunettes sont nettoyées, elles passent au bas à ultra-son. Puis les corrections des verres sont mesurées. Le tout est ensuite placé dans une pochette transparente, où est spécifié le type de correction, et prêt à être remis au Lion’s Club de Langres, qui les récupère deux fois par an.
« Le Lion’s a un réseau bien développé, pour la collecte et la redistribution. » La plateforme de collecte se situe au Havre, puis les précieux dons sont redistribués dans des pays en voie de développement, dans le cadre de missions humanitaires, par exemple en Afrique. « Je vais axer majoritairement sur les lunettes pour les enfants, ou avec de fortes corrections, c’est très important et indispensable pour le développement et l’apprentissage de la lecture et des activités. » Le professionnel explique que « l’une des premières causes de la mauvaise vision est la non-correction des défauts visuels ». Les lunettes cassées ou trop anciennes servent de pièces détachées, au besoin pour les petites réparations.
« Les lunettes ont toutes leur utilité, ça aide, et d’un point de vue écologique on recycle, on réutilise c’est intéressant à tous les niveaux », conclut Grégoire Blondel, pour qui cela représente beaucoup de travail mais pour une bonne cause on ne compte pas !