Le Chaumont VB 52 Haute-Marne et le Paris volley vont avoir une semaine pour digérer ce premier match des quarts de finale des “play-off” remporté par les Cévébistes, mardi 26 mars (3-1), à Palestra... Avec l’ambition de confirmer pour les uns, et de relancer le suspense pour les autres.

Chaumontais et Parisiens doivent en rester persuadés : ce premier match des quarts de finale des “play-off” remporté par le Chaumont VB 52 Haute-Marne, mardi 26 mars, à Palestra (3-1), ne préfigure pas forcément de la suite de ce duel au meilleur des cinq manches. Certes, les hommes de Silvano Prandi pouvaient d’ores et déjà, au coup de sifflet final, exprimer un soulagement de ne pas avoir raté leur entrée en matière devant leurs supporters. Mais de l’autre côté du filet, les “protégés” de Nikola Matijasevic, eux, vont avoir largement le temps de digérer ce revers et de préparer leur retour en Haute-Marne, le mercredi 3 avril, pour tenter de gommer les quelques errements qui leur ont fait défaut sur ce duel.

En effet, la finale de coupe de France, programmée ce week-end, oblige les huit équipes engagées en “play-off” à couper leur effort entre les deux premiers matches de ces quarts de finale : à qui ce “break” sera-t-il réellement profitable ?

Sur cette première confrontation, les Parisiens ont clairement confirmé leurs capacités à faire douter les meilleurs formations de ce championnat. Comme ils l’avaient déjà démontré il y a à peine trois semaines dans leur salle Charpy, face aux Cévébistes (alors seulement vainqueurs au “tie-break”), Killian Paes et ses coéquipiers peuvent rapidement mettre sous pression leurs adversaires. Au menu de leurs meilleurs arguments : une puissance de bras au service et à l’attaque (symbolisée entre autres, par le Japonais Kento Miyaura) très impressionnante. Un “block” athlétique qui a longtemps d’ailleurs mis en échec les offensives haut-marnaises. Et une organisation défensive basée sur la combativité.

Seul “bémol” de ce collectif intéressant : celui-ci a tendance à multiplier les fautes grossières dans les moments importants, notamment lors des fins de set. Cela avait déjà été le cas sur le match retour face au CVB 52 en saison régulière, avant de réitérer ces mêmes “cadeaux” mardi dernier.

Le CVB 52 a de la ressource

En gommant ces quelques imperfections, Paris peut devenir beaucoup plus impressionnant encore. D’autant que mardi, l’occasion était peut-être belle pour eux de punir plus sévèrement les Chaumontais. En effet, si quelques individualités cévébistes ont permis de conserver un certain “standing” au jeu de leur équipe, collectivement, le CVB 52 a parfois manqué de certitudes, dans les bras et dans les têtes.

A l’image d’un Patrik Indra, auteur d’une première partie de saison exceptionnelle, mais trop en-deçà de son niveau habituel mardi dernier. Les Chaumontais peuvent néanmoins compter sur quelques autres individualités pour rééquilibrer le secteur offensif. Victor Cardoso en est le principal protagoniste, mais le Finlandais Niko Suihkonen peut s’avérer également très précieux dans les moments décisifs.

Au centre, Patrick Gasman a confirmé sa belle forme actuelle, tandis que ses compatriotes Michael Marshman et Daniel McDonnell se sont relayés à ses côtés. Mais il faudra certainement un CVB 52 un peu plus étincelant dans le jeu pour assurer un billet pour les demi-finales.

Voilà les deux équipes désormais avisées. Rendez-vous à la prochaine étape !

Laurent Génin

l.genin@jhm.fr

Gros plan sur… Bruno Soirfeck

« Il faut encore en gagner deux ! »

jhmquotidien : Qu’avez-vous envie de retenir de ce premier match des quarts de finale ?
Bruno Soirfeck (président du CVB 52) : « On a vécu le match que l’on attendait, et qui confirme l’homogénéité de ces “play-off” qui sont loin d’avoir délivré toute leur vérité. Il n’y a qu’à voir les résultats et les scénarios des autres matches. On est véritablement dans une nouvelle saison. Les compteurs sont remis à zéro et Paris nous l’a bien fait comprendre. Le plus important évidemment était de prendre ce premier point, mais il faut encore en gagner deux ! Et pour cela, il nous faudra certainement hausser encore notre niveau de jeu. On ne doit pas s’endormir sur ce premier succès ! »

jhmquotidien : Comment expliquez-vous les difficultés rencontrées sur ce duel initial ?
B. S. : « D’abord par la qualité de notre adversaire et une formation de Paris qui possède des arguments pour faire douter n’importe quelle équipe de ce championnat. Ensuite, je pense qu’il fallait aussi, quelque part, balayé le revers de Saint-Nazaire de samedi dernier, qui restait notre dernière sortie en date. On a senti un collectif un peu tendu en début de match, avec des joueurs qui savent où ils veulent aller lors du mois à venir. Pour cela, il faudra aussi jouer avec une certaine pression, et savoir la gommer pour parvenir à nos fins. »

jhmquotidien : Pourquoi existe-t-il plus de pression sur le CVB 52 ?
B. S. : « Même si on a remis les compteurs à zéro pour ces quarts de finale, il y a tout de même un paramètre qui subsiste après cette saison régulière : le huitième veut battre le leader. Si Paris perd, cela ne reflètera que la logique et le club de la Capitale n’en fera pas un drame, compte tenu du scénario de ces derniers mois et de son objectif principal déjà atteint : les “play-off”. En revanche, si nous passons à la trappe, je n’ai pas peur de le dire : nous aurons raté notre saison ! Certes, nous avons une qualification européenne assurée, mais cela ne nous suffit plus aujourd’hui. »

jhmquotidien : Aujourd’hui, affichez-vous clairement votre ambition d’être champion de France ?
B. S. : « On ne s’est jamais caché sur notre objectif qui est, bien évidemment, le titre. Les joueurs eux-mêmes le clament haut et fort depuis le début de saison : ils sont venus pour enrichir leur palmarès. Il y a des convictions dans ce groupe. Mais on sait que le chemin sera encore long. »

jhmquotidien : Quel regard portez-vous sur ce groupe après cinq mois de compétition ?
B. S. : « Le CVB  a fait du CVB ! En allant chercher quelques joueurs pas forcément très cotés sur le plan international pour en faire des “pépites”, sous la houlette de notre entraîneur Silvano Prandi. Joseph Worsley et Victor Cardoso, qui viennent d’être élus dans “l’équipe-type” de la saison en sont les parfaits exemples. Mais je n’oublie pas non plus un joueur comme Niko Suihkonen qui a encore grandi chez nous. »

Propos recueillis par L. G.

Le jeu et les joueurs du CVB 52

Niko Suihkonen discret mais tellement efficace

Joseph Worsley (2 att. sur 2, 0 cont., 0 ser., 4 fautes dir.) : Le passeur américain n’a pas forcément réussi le meilleur match de sa saison, ballotté à tous les coins du terrain par une réception longtemps peu fiable. Sa justesse n’a pas été aussi régulière qu’habituellement, même s’il a gardé sa lucidité jusqu’au coup
de sifflet final.
Michael Marshman (1 att. sur 7, 2 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Un match par “à-coups” pour le central américain, mais avec plus de temps faibles que forts, notamment à l’attaque où son efficacité est restée trop faible.
HOMME DU MATCH : Niko Suihkonen (10 att. sur 17, 0 cont., 2 ser., 1 faute dir.) : Le Finlandais ne sera jamais le point d’ancrage principal du secteur offensif de son équipe. En revanche, sa faculté à transformer les points importants aux bons moments et à trouver des failles sur son service sur des échanges-clés, sans oublier son énorme travail défensif et en relances : Niko abat un travail considérable,
dans un rôle moins apparent que d’autres.
Victor Cardoso (22 att. sur 33, 1 cont., 2 ser., 6 fautes dir.) : Il a indéniablement porté son équipe sur le plan offensif. Le Brésilien a réussi un énorme match et il le fallait, compte tenu de la faible réussite de son “pointu” Patrik Indra sur ce match. Plus qu’une “bouée de sauvetage”, le Sud-Américain a tenu la baraque au filet.
Patrick Gasman (8 att. sur 13, 3 cont., 3 ser., 6 fautes dir.) : Le central américain a été un autre joueur particulièrement précieux dans ce duel. A plusieurs reprises, il a été à l’origine du retour de son équipe dans la partie, notamment grâce à une énorme qualité de service. Il a également beaucoup apporté au filet, à l’attaque et au “block”.
Sebastian Closter (libéro) : L’Argentin n’a pas passé une soirée facile face à la puissance de bras parisienne, à l’attaque comme au service. S’il a tenté de tenir le plus possible la réception, il a aussi connu des moments délicats en défense sur quelques “boulets de canon” devenus impossibles à remonter.
Patrik Indra (8 att. sur 21, 1 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : Une prestation à oublier pour le Tchèque qui n’a jamais véritablement réussi à trouver la faille dans l’organisation défensive parisienne. Contré et défendu, le “pointu” cévébiste a connu une soirée difficile qu’il aura sans doute hâte d’effacer lors du deuxième match.
Daniel McDonnell (2 att. sur 4, 1 ser., 2 fautes dir.) : L’entrée en jeu du capitaine chaumontais a remis un petit coup de “boost” à son équipe, avec de bonnes intentions et des points importants. Il a contribué
à redynamiser le collectif chaumontais.
Pierre Tolédo (1 att. sur 3, 1 cont., 1 faute dir.) : Entré pour tenter de redonner un peu de couleur à la pointe de l’attaque, le jeune Chaumontais n’a pas eu vraiment l’occasion de briller.
Filip Sestan (2 att. sur 2, 1 faute dir.) : Une courte entrée en jeu qui s’est plutôt bien passée pour le Croate, en attendant que Victor Cardoso retrouve ses esprits sur le banc, après avoir pris un ballon dans l’entre-jambes.

Le fait du match

Rien n’est joué !

Les observateurs avaient prévu des quarts de finale de “play-off” beaucoup plus indécis que ne le laissaient supposer les classements de la saison régulière. Les matches N°1 de ce premier tour leur a donné raison. Ainsi, dans tous les matches disputés ce mardi 26 mars, un set est allé au-delà des 25 points réglementaires pour remporter la mise (29-27 à Chaumont, Tours et Nantes ; 26-24 à Tourcoing). Aucune des équipes en lice n’a remporté la rencontre en trois sets, et le duel entre le quatrième (Tours) et le cinquième (Montpellier) a même dû se décider au “tie-break”. Enfin, une surprise est tout de même venue émailler la soirée, avec la victoire (1-3) de Saint-Nazaire (7e) chez le voisin nantais (2e). La suite de ces quarts de finale promet…

Résultats et programme

MARMARA SPIKELIGUE
Quarts de finale des “play-off” (matches N°1)
CVB 52 – Paris 3-1 (29-27, 21-25, 25-20, 25-20)
Nantes – Saint-Nazaire 1-3 (21-25, 22-25, 25-21, 27-29)
Tourcoing – Toulouse 3-1 (26-24, 25-22, 20-25, 25-16)
Tours – Montpellier 3-2 (27-29, 25-20, 25-21, 20-25, 15-10)
*Qualification au meilleur des cinq matches. Matches N°1 et N°2 chez le mieux classé en saison régulière (26 mars et 3 avril). Matches N°3 et N°4 (si nécessaire) chez le moins bien classé (6 et 8 avril). Match N°5 (si nécessaire) chez le mieux classé (11 avril).

LIGUE A FEMININE
Quarts de finale des “play-off” (Matches N°1)
Nantes – Marcq-en-Barrœul 3-0 (25-14, 25-23, 25-14)
Paris/Saint-Cloud – Terville/Florange 3-1 (25-18, 18-25, 25-22, 25-19)
Mulhouse – Béziers 3-2 (25-23, 23-25, 25-19, 22-25, 15-12)
Vandœuvre-lès-Nancy – Le Cannet 3-2 (25-22, 23-25, 21-25, 25-18, 15-9)
*Qualification au meilleur des cinq matches. Matches N°1 et N°2 chez le mieux classé en saison régulière (26 mars et 2 avril). Matches N°3 et N°4 (si nécessaire) chez le moins bien classé (5 et 7 avril). Match N°5 (si nécessaire) chez le mieux classé (10 avril).