Tumulte autour d’une concession funéraire à Serqueux
Conflit. Exhumation sauvage aux yeux de l’ex-femme du défunt, rectification d’une erreur commise par l’entreprise de pompes funèbres pour la commune, c’est un drôle de méli-mélo qui se joue depuis le début d’année 2024 à Serqueux. Une situation pesante pour chacun et notamment pour la veuve.
Mariée durant 17 ans à Gérard Jacquot puis après leur divorce vivant encore ensemble, Bernadette Bernard a perdu celui qui était le père de ses enfants en fin d’année 2023. Un drame pour elle qui voit son partenaire de vie être mis en terre le 4 janvier avant « de subir un nouveau choc deux jours plus tard, le 6 janvier, lorsque l’un de mes fils m’a appelée pour me dire qu’une entreprise était au cimetière pour déplacer le cercueil de mon mari ».
Choquée de la nouvelle, elle se rend à la mairie et au cimetière de Serqueux pour connaître le fin mot de l’histoire. C’est à ce moment-là que la veuve entre dans une colère noire et demande vertement des explications au maire de la commune, Christelle Claude. « C’est honteux ce qui s’est passé avec une tombe déplacée deux jours après l’enterrement et en plus à la vue de tous », explique Bernadette Bernard, encore très touchée, près de trois mois après cette journée du 6 janvier.
Pas surprise de voir arriver la veuve de Gérard Jacquot, la maire de Serqueux qui a prévenu l’un des enfants du défunt,« puisque ce sont les héritiers même si c’est Mme Bernard la propriétaire de la concession », explique avoir essayé de faire comprendre à la veuve les raisons de cette intervention. Eprouvée par la situation, Bernadette Bernard qui s’est installée depuis à Bourbonne-les-Bains, « en attendant de trouver un logement à Longeau pour être près de l’un de mes fils », conteste les explications données par Christelle Claude.
« Où est le respect dû au défunt et à ses proches lorsque l’on déterre un cercueil deux jours après la mise en terre », fustige la veuve qui regrette de ne pas avoir été prévenue directement « car c’est moi la propriétaire de cette concession achetée en 2010 et située juste à côté de la tombe de notre fils ». De son côté, la maire de Serqueux rejette l’allégation de Bernadette Bernard disant que « cette intervention est du fait exclusif de la commune ».
L’élue explique que « contrairement à ce que dit la veuve, que je connais depuis de nombreuses années, il ne s’agit pas d’une exhumation ou d’une sortie de cercueil mais simplement de la réparation d’une erreur commise par l’entreprise de pompes funèbres ». Christelle Claude indique que lors de l’inhumation « il y a eu un problème au moment du creusement de la tombe et celle-ci a été faite trop excentrée. Ce qui a empiété sur la concession située à côté qui ne peut pas être décalée puisque positionnée juste en bordure du chemin d’accès ».
La maire de Serqueux souligne que cette erreur de l’entreprise de pompes funèbres a été constatée rapidement. « C’est pour cela que dès le 6 janvier dernier, il a été procédé à un décalage d’une cinquantaine de centimètres de la sépulture de M. Jacquot mais jamais il n’y a eu exhumation, car une exhumation n’est pas quelque chose que le maire peut décider ou faire faire à sa convenance ».
P. G.