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Dans le rétro des JO : Tokyo, le Graal pour Axel Clerget

Axel Clerget peut exploser de joie : il devient champion olympique par équipes mixte.

Le judoka Axel Clerget est devenu, le 6 août 2021, l’un des rares Haut-Marnais champions olympiques, avec Jacky Thiébaut, Jean-Claude Lemoult, Louis Chaillot et Roger Michelot, en battant les Japonais, chez eux, à Tokyo, lors de la finale par équipes mixte. Un souvenir gravé à jamais dans sa mémoire. Cocorico !

Le Bragard Axel Clerget est devenu, le 6 août 2021, à Tokyo, champion olympique par équipes mixte ! La consécration pour le Nord Haut-Marnais, éliminé prématurément, quelques jours plus tard, par le Néerlandais Van’T End, en individuel (-90 kg). « L’ambiance était particulière pour les seuls JO de ma carrière. Je les ai trouvés à la fois grandioses et un petit peu fades car c’était vide », résume le Marnavalais. Le plus rude a été la cérémonie d’ouverture, un moment normalement festif. « Nous étions tout excités, en attendant le bus. Tu rentres dans le stade qui est vide. Quelques bénévoles applaudissent. On a pris une sacrée claque. On a fait une traversée de 120 m du stade. »

Pour l’anecdote, les sportifs, confinés dans une ville, à l’écart puis dix jours au village olympique, ont trouvé le temps long, entre hôtel et salle de compétition, étaient seulement encouragés le long du parcours. « On devait partir le lendemain de notre compétition, à cause du Covid. Cela aurait été génial d’aller supporter le hand, le volley, le basket », regrette le Haut-Marnais.

Le tournoi individuel avait été très dur à avaler pour le champion. « Je ne pensais pas continuer jusqu’en 2024. Cela avait été un moment très difficile. Je perds contre le Hollandais que je bats à Paris, avant, et que je regagne aux équipes. J’étais complètement “paumé”. Un monde s’effondre. J’étais favori, avec deux médailles mondiales. J’étais resté au village, enfermé dans ma chambre, incapable de bouger. J’appelle mes proches. C’est comme une petite déprime. Et cela a duré jusqu’aux équipes », analyse le judoka. Au premier tour, il perd contre un Israélien… « Je perds contre ma bête noire. Je me fais tuer. Dans ma tête, je pense à la Haute-Marne. Je serai celui qui a perdu tous ses combats. J’en parle avec mon coach, la psy, et enfin, je pleure. Cela sort à ce moment-là. Je voulais trop bien faire. » En demi-finale, contre les Pays-Bas, Clerget retrouve « une âme d’enfant. J’avais une énorme énergie. Je bats Van’T End et il y a cette finale à aller chercher. Je pleure avec Guillaume Chaine dans les bras, à plus de 34 ans. »

« Un moment suspendu de joie »

Durant la pause de trois heures, où la France se réveille, les Bleus commencent à y croire contre l’ogre nippon. « Je prends le Japonais Mukai, vice-champion du monde. Sur l’échauffement, on jouait aux cartes, cela part en battle de danse, contrairement aux Nippons, avec leur cérémonial. Nous les avons perturbés. Je traverse leur cercle, sans faire exprès. Une partie de la finale s’est jouée-là. Sur le tapis, il y a dix champions olympiques sur 14 possibles. »

Clarisse Agbegnenou marque le premier point, dans un match entre deux championnes olympiques, de la catégorie au-dessus. Puis vient le tour de Clerget. « On avait analysé Mukai, en avril. Je devais faire durer le combat. J’ai le bandeau sur la tête, j’accélère, il doute, il attaque trop loin et il se fait prendre. Je crie au-dessus de lui, pris par les émotions. »

Derrière, les Bleus s’imposent (4-1) ! Teddy Riner gagne, contre le champion olympique des -100 kg, au golden score, et cela se joue sur le combat de Sarah-Léonie Cysique. « Nous avons battu les Nippons, qui ont eu neuf titres olympiques, chez eux, au Budokan. Ils n’avaient jamais perdu par équipes encore. C’est un moment suspendu de joie qui dure deux heures. On saute partout. Nous avons eu l’appel en visio d’Emmanuel Macron, une heure trente d’interviews, les grosses télévisions françaises, étrangères. Nous avons hurlé notre cri de guerre. On se retrouve sur un morceau de pelouse, au village olympique. On ne dort pas de la nuit. On va au club France où on nous dit qu’on a fait le plus beau moment depuis le début des Jeux. »

Puis vol en première classe, avec un hôtel, les retrouvailles avec les proches, avant le Trocadéro, noir de monde, le mardi et le dimanche. « On était escortés par des gardes du corps. Cela ne m’était jamais arrivé et cela ne m’arrivera plus. Je voulais le revivre en France. Tout te rappelle les JO », conclut Axel Clerget, qui devrait aller voir le judo à Paris malgré l’immense déception de ne pas être sélectionné. Sans oublier l’effervescence à Saint-Dizier, quelques jours plus tard. « C’était incroyable. J’ai retrouvé mes proches et je suis par exemple retourné dans mon école. » Chapeau bas, Axel !

Nicolas Chapon

n.chapon@jhm.fr

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