Un match pour du beurre pour le Chaumont VB 52
C’est un luxe dont pouvait jouir le Chaumont VB 52 Haute-Marne à pareille époque, samedi 23 mars à Saint-Nazaire, en disputant le dernier match de la saison régulière sans crainte du résultat et la défaite (3-1) : un dernier tour de piste en attendant les “play-off”.
C’est un drôle de match qui s’est déroulé à Saint-Nazaire, samedi 23 mars, pour le compte de la dernière journée de la saison régulière. D’un côté, le Chaumont VB 52 Haute-Marne, leader indéboulonnable au classement et déjà assuré de disputer les quarts de finale des “play-off” face à Paris, n’avait pas vraiment grand-chose à attendre de cet ultime duel de la première phase. De l’autre, les Nazairiens, eux, pouvaient encore gagner une place au classement, dont on sentait bien qu’elle s’avérerait plus embarrassante que véritablement enthousiasmante. La faute essentiellement au quart à venir pour les joueurs de la Côte Atlantique qui, dans un statu-quo de la situation au coup d’envoi, pouvait se profiler chez le voisin nantais : soit un déplacement à moindre frais et pas forcément moins avantageux qu’une confrontation à Tourcoing ou Tours, si la hiérarchie venait à être bouleversée.
Si bien que cette opposition pour l’honneur s’est vite transformée en un “match de préparation”, et une revue d’effectif quasi complète pour les deux entraîneurs. Ainsi, dans le groupe chaumontais, seul Patrik Indra, préservé, n’a pas mis un pied sur le terrain de toute la soirée. Les habituels titulaires que sont Victor Cardoso, Joseph Worsley, Niko Suihkonen et Sebastian Closter, eux, se sont contentés d’un premier set (peu glorieux d’ailleurs), pour très vite laisser place à des compositions plutôt “expérimentales” dans la moitié de terrain visiteuse. Dans ce “turn-over” qui faisait plus penser à un match d’avant-saison que de championnat, l’entraîneur cévébiste, Silvano Prandi, ne s’est d’ailleurs jamais énervé des quelques défaillances aperçues au sein de son équipe tout au long de la soirée. Le plus souvent assis sur sa chaise, il a scruté ses joueurs, certainement emmagasiné des enseignements, pensant déjà à ce qu’il pourrait en faire pour ce qu’il a coutume de nommer « la vraie saison » à venir, dans trois jours.
Beaucoup de bouleversements
Sur le terrain, les joueurs se sont donc succédé, les “sept” ont évolué et le jeu s’en est forcément considérablement ressenti dans l’équilibre et donc la qualité. Mais les prestations d’ensemble de Pierre Tolédo, de Filip Sestan, de Tom Liot ou de Théo Durand ont forcément rassuré sur leurs capacités à très rapidement entrer dans le bon rythme : plus une confirmation d’ailleurs qu’une réelle découverte. La “valse des centraux”, elle, n’a fait que confirmer la qualité du trio que possède le CVB 52 dans ce secteur.
Quant à la longue apparition de Julien Lecat, tellement peu utilisé cette saison, elle confirme les qualités que l’on avait déjà pu observer à Narbonne, même si le jeune Cévébiste a mis du temps à réellement trouver la bonne carburation.
Pour autant, ces qualités individuelles certaines n’ont pas suffi à aller chercher la victoire, laissant dire à certains optimistes locaux que « le banc nazairien était meilleur que son homologue chaumontais ». Conclusion peut-être rapide, même si les locaux ont montré de belles choses, notamment avec leur jeune passeur Liam Varier. Mais les changements restaient trop nombreux d’un seul coup pour se faire une véritable idée, pesant trop sur le déséquilibre collectif pour en tirer de justes conséquences.
L’heure de vérité, elle, est pour le mardi 26 mars et le début (déjà) des “play-off”. Face à Paris, les Chaumontais ne baigneront certainement pas tout à fait dans le même état d’esprit.
Laurent Génin
Julien Lecat satisfait de ce moment
jhmquotidien : Avez-vous eu l’impression de disputer un véritable match de championnat ?
Julien Lecat (réceptionneur/attaquant du CVB 52) : « En tous les cas, nous l’avons préparé comme tel. Mais jouer à Saint-Nazaire n’est jamais facile, dans une salle assez “bouillante”. C’est vrai que la composition de notre équipe a beaucoup évolué au fil de la rencontre. Mais au moins, certains joueurs peu utilisés jusque là ont pu avoir du temps de jeu. Et c’est toujours intéressant pour nous comme pour le coach je suppose. De toute façon, on savait que notre première place n’était plus en danger. Et c’est la conséquence la plus importante de notre saison régulière au final. »
jhmquotidien : Qu’est-ce qu’apporte ce genre de match aux habituels hommes de banc ?
J. L. : « Comme je l’ai dit : d’abord du temps de jeu et l’occasion de se montrer, et prouver à notre entraîneur qu’il a des solutions pour l’avenir s’il en avait besoin. Ce ne sont jamais les plus beaux matches, mais cela permet de répéter des situations que certains joueurs ne connaissent qu’à l’entraînement. Or entre les séances quotidiennes entre nous et une rencontre officielle, il existe tout de même quelques différences essentielles au niveau de la gestion des sensations et des émotions. »
jhmquotidien : Comment vous êtes-vous senti personnellement sur ce duel ?
J. L. : « J’ai eu du mal à entrer dans le match, la faute notamment à quelques soucis en réception qui ne m’ont pas permis de me mettre immédiatement en confiance. Mais au fil des minutes, j’ai tout de même retrouvé une certaine efficacité offensive qui a forcément agi positivement sur mes émotions et ma concentration. Ce n’est jamais facile d’intégrer l’équipe en situation de match. L’équilibre du “sept” a beaucoup changé au fil des sets, avec les nombreux changements effectués, rendant encore la situation plus délicate. Mais je suis vraiment satisfait d’avoir pu profiter de ce moment. »
jhmquotidien : Comment abordez-vous les “play-off” qui vont arriver très vite désormais ?
J. L. : « Ce n’est pas cette défaite qui va mettre à mal notre confiance actuelle. On sait ce que l’on vaut et on a pu constater ces dernières semaines tous les fruits récoltés du travail effectué tout au long de la saison. L’équipe est montée en puissance et l’a prouvé sur ses dernières prestations avant Saint-Nazaire. Mais nous ne baignons pas pour autant dans un optimisme exagéré. Paris a également montré que ce n’était plus du tout la même équipe qu’en début d’exercice. Ils nous ont bousculés il y a quelques semaines chez eux et il serait bon de profiter de nos deux premiers matches des quarts de finale chez nous pour prendre un premier ascendant sur cet adversaire. Rien ne sera facile dans cette deuxième partie de saison en forme d’heure de vérité. »
Recueillis par L. G.
Le jeu et les joueurs du CVB 52 : Pierre Tolédo en fer de lance
Joseph Worsley (0 att., 0 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Titularisé au coup d’envoi, l’Américain a beaucoup couru et a peiné à faire briller ses coéquipiers au cours d’un premier set de médiocre qualité collective.
Niko Suihkonen (1 att. sur 3, 0 cont., 0 ser., 2 fautes dir.) : Le Finlandais est resté plutôt discret sur la seule première manche qu’il a disputée.
HOMME DU MATCH : Pierre Tolédo (18 att. sur 27, 0 cont., 1 ser., 10 fautes dir.) : L’attaquant cévébiste est l’un des seuls deux joueurs à avoir disputé intégralement la rencontre. Une prestation plutôt encourageante, avec une belle efficacité offensive à la clé. Il a plusieurs fois relancé les siens par son réalisme.
Daniel McDonnell (6 att. sur 9, 0 cont., 1 ser., 7 fautes dir.) : Le capitaine cévébiste est l’autre élément du CVB 52 à n’avoir jamais quitté le terrain. Il s’est souvent montré décisif à l’attaque, comme sur quelques services bien “sentis”, et a forcément rassuré sur son état de forme juste avant le début des “play-off”.
Victor Cardoso (2 att. sur 5, 0 cont., 1 ser., 3 fautes dir.) : Le Brésilien a de nouveau fait parler sa puissance sur quelques “fulgurances”, mais ne s’est pas montré véritablement décisif dans le jeu.
Patrick Gasman (3 att. sur 4, 0 cont., 0 ser., 4 fautes dir.) : Le central américain s’est montré efficace sur ses quelques ballons offensifs, mais moins performant dans les autres secteurs, y compris au service où il brille pourtant depuis quelques semaines.
Sebastian Closter (libéro) : Accueilli sous les vivas du public de Saint-Nazaire auprès duquel il a laissé de merveiileux souvenirs lors de son passage sur la côte Atlantique, l’Argentin n’a disputé qu’un set plutôt solide en réception.
Théo Durand (libéro) : Le jeune Chaumontais a pris le relais de son aîné avec toujours un grand enthousiasme, beaucoup de détermination et une belle présence défensive.
Tom Liot (1 att. sur 1, 1 faute dir.) : Le passeur cévébiste a disputé les trois derniers sets du match avec aisance. Une distribution plutôt bien gérée, malgré, lui aussi, beaucoup de courses pour palier une réception trop peu fiable sur l’ensemble du duel.
Michael Marshman (4 att. sur 5, 1 cont.) : L’entrée en jeu du central américain dans le troisième set a été plutôt salvatrice pour son équipe, avec beaucoup de travail et de réussite au filet, et toujours une qualité de service intéressante.
Filip Sestan (7 att. sur 12, 1 cont., 2 ser., 2 fautes dir.) : Le Croate a amené beaucoup plus de stabilité dès son entrée en jeu et des solutions intéressantes au filet. Il y a ajouté de la présence au “block” et de la lucidité au service.
Julien Lecat (8 att. sur 18, 1 cont., 0 ser., 5 fautes dir.) : Peu utilisé cette saison, le jeune Chaumontais a mis un peu de temps à se fondre dans le collectif pour y devenir crédible. Que ce soit en réception
ou à l’attaque, il est monté en puissance au fil des sets, à l’image de sa confiance en lui.
Rien ne change !
C’était une situation fort probable avant le coup d’envoi de la 26e et dernière journée de la saison régulière : la hiérarchie n’a finalement pas évolué au classement, au sein du “Top 8”, confirmant les quarts de finale de “play-off” qui s’annonçaient depuis une semaine. Tourcoing et Tours devaient prendre les trois points (respectivement devant Narbonne et Sète) pour conserver leur troisième et quatrième rangs. Quant à Toulouse, en prenant deux sets à Nice, ils évitaient à Saint-Nazaire de les doubler sur la ligne d’arrivée. Finalement, aucune réelle surprise n’est venue bouleverser cette ultime étape de la première phase
MARMARA SPIKELIGUE
Quarts de finale des “play-off” (26 mars, 3 avril, 6 avril, 8 avril et 11 avril)
CVB 52 – Paris
Nantes – Saint-Nazaire
Tourcoing – Toulouse
Tours – Montpellier
*Qualification au meilleur des cinq matches. Matches N°1 et N°2 chez le mieux classé en saison régulière. Matches N°3 et N°4 (si nécessaire) chez le moins bien classé. Match N°5 (si nécessaire) chez le mieux classé.
LIGUE A FEMININE
Quarts de finale des “play-off” (26 mars, 2 avril, 5 avril, 7 avril et 10 avril)
Nantes – Marcq-en-Barrœul
Paris/Saint-Cloud – Terville/Florange
Mulhouse – Béziers
Vandœuvre-lès-Nancy – Le Cannet
*Qualification au meilleur des cinq matches. Matches N°1 et N°2 chez le mieux classé en saison régulière. Matches N°3 et N°4 (si nécessaire) chez le moins bien classé. Match N°5 (si nécessaire) chez le mieux classé.
LIGUE B MASCULINE
Demi-finales de “play-off” (5 avril, 9 avril et 13 avril)
Cannes – Fréjus
Ajaccio -Cambrai
*Qualification au meilleur des trois matches. Match N°1 chez le mieux classé en saison régulière. Match N°2 chez le moins bien classé. Match N°3 (si nécessaire) chez le mieux classé.