Les traverses du temps : en 1936, un déraillement dû à un excès de vitesse
Un train de voyageurs a déraillé en gare de Culmont-Chalindrey, le 29 mai 1936, vers 12 h 15. L’express venait de Nevers et devait se rendre à Nancy en s’arrêtant à la gare langroise, puis en continuant par l’ancienne ligne Langres-Andilly-en-Bassigny. Le train, qui ne devait pas s’arrêter, a quitté la voie au niveau d’un aiguillage en entrant dans la zone de la gare. Il comportait sept voitures et deux fourgons. A cet endroit, la vitesse était limitée à 30 km/h et l’express roulait à 70. C’était la première fois que l’équipe de conduite empruntait ce parcours. Le mécanicien Louis Raymond, âgé de 38 ans, était accompagné par son collègue chauffeur du dépôt de Reims, Camille Sauvage, 39 ans, et d’un pilote, élève mécanicien, Louis Badot, 38 ans, de Chaumont, présent pour signaler au conducteur les dangers pouvant se présenter. Malheureusement, le pilote n’a pas fait ralentir le train. La machine est passée, mais le tender a déraillé et s’est décroché de la locomotive qui s’est arrêtée au niveau des premiers bâtiments de la gare. Le fourgon de tête et deux voitures de voyageurs étaient fortement inclinés. Le chef de gare, M. Duhamel, et son personnel ont porté les premiers secours. D’après La Tribune de l’Aube et de la Haute-Marne, on dénombra six blessés dont un Dijonnais de 75 ans qui souffrait d’une contusion à l’épine dorsale. Il fut examiné par le Dr Maillefert, médecin de la Compagnie des Chemins de fer de l’Est. Le maire de Chalindrey, Just Henriot, le capitaine Challaux de la gendarmerie de Langres, le sous-préfet Pépin et le sénateur Cassez se rendirent rapidement sur les lieux de l’accident. L’enquête fut menée par le maréchal des logis Froidevaux et les gendarmes Denis et Enot de Chalindrey. Une grue venue de Chaumont releva rapidement le train. Cette obstruction de certaines voies occasionna pour tous les trains des retards d’une demi-heure jusque dans la soirée.