Département : le vote RN de l’avenant « Santé » surprend la majorité
Si au Conseil régional le groupe RN avait voté contre ce texte en février, il n’en a pas été de même ce vendredi au Département. A la surprise de la majorité, les opposants présents ont voté pour l’avenant prévoyant une aide de 14 millions d’euros du Grand Est au projet hospitalier centre et sud Haute-Marne.
Il a laissé passer quelques secondes, un peu surpris. Mais Nicolas Lacroix n’a pas rêvé. Il n’y a pas eu d’intervention de l’opposition sur le projet d’avenant au pacte liant le Grand Est et le Département. Et – en l’absence ce vendredi de Magali Cartagena (Longeau) -, il n’y a pas eu de vote contre. Y compris de la part des deux élus RN, Laurence Robert-Dehault et Michel Karakula (lire ci-dessous). Alors que cet avenant porte précisément, comme l’a rappelé Stéphane Martinelli (Châteauvillain), sur une « proposition d’engagement financier de la Région à hauteur de quatorze millions d’euros » en faveur du projet de réorganisation des hôpitaux. Projet que conteste vivement par ailleurs le député, Christophe Bentz, tandis qu’à la Région, le RN avait voté contre ce texte le 23 février. Une diversité de positions qui n’a pas manqué de surprendre dans les rangs de la majorité.
Transfert définitif
Au cours d’une commission permanente où aucun élu n’a par ailleurs évoqué le dossier de l’usine Miko à vendre (jhm quotidien du 21 mars 2024), il a notamment été question de la RD 520, l’ex-Nationale 67. Paul Fournié (Chaumont) a précisé que le transfert définitif au Département des personnels de l’Etat – quatorze sur 34 équivalents temps plein ont fait ce choix – interviendrait en novembre 2024. D’ici là, a fait remarquer Bertrand Ollivier (Joinville), quid de l’entretien d’une route fortement dégradée, « avec des ornières de plus en plus profondes » ? Réponse : les agents de la DIR EST « mis à disposition du Conseil départemental à titre gratuit » se chargeront de travaux inscrits dans le budget primitif 2024 déjà voté.
Un tiers du coût de 2003
Autre dossier qui n’a pas donné lieu à débat mais dont le coût interpelle : celui de la reprise des malfaçons du collège La Rochotte (Chaumont), refait il y a 20 ans. La facture s’élève à près de 2,2 millions d’euros. Pour mémoire, c’était précisément le montant du marché « gros œuvre » de construction de l’établissement, sur un coût estimatif de six millions d’euros hors taxe en 2003 ! Enfin, Nicolas Lacroix a commencé à préparer les esprits sur une réduction des aides pour « un certain nombre de dossiers » présentés par les communes. Ce qui ne manquera pas de susciter quelques grincements de dents.
L. F.
Echos de la commission permanente
En même temps
Au cours de ses propos liminaires, Nicolas Lacroix aura « tiré » tous azimuts, sauf – pour une fois – contre la majorité présidentielle. D’un côté, sur les élus du RN qui « osent régulièrement se revendiquer du gaullisme alors qu’ils appartiennent à un parti qui s’est fondé, créé et structuré sur un antigaullisme allant jusqu’à l’attentat du Petit Clamart ». Et, de l’autre, sur « l’extrême-gauche écologiste » qui estime « que le système de l’aide sociale à l’enfance « écrase les enfants » ».
Des conseils sur les arbres
Parmi les d’interrogation évoqués par la conseillère d’opposition Laurence Robert-Dehault (Saint-Dizier) : le renouvellement du contrat avec un cabinet de conseil et communication, dont l’élue RN se demande s’il est « au service de l’image du Département ou de son président ? » Ce dernier, en réponse, a annoncé vouloir continuer cette collaboration. « Sur les arbres, ils nous ont conseillés aussi », glisse Nicolas Lacroix. Ce n’est peut-être pas l’exemple le plus pertinent.
Contre, mais…
Après la commission, Laurence Robert-Dehault a tenu à nous préciser que oui – « tout le monde le sait, cela me paraît évident » –, elle est « toujours opposée à 100 % » au projet de réorganisation de l’offre de soins hospitalière, militant pour « un plateau technique à Rolampont ». Mais elle explique qu’elle n’a pas voulu voter contre un pacte qui permettrait aussi de lutter « contre l’absence de médecins », de soutenir « une offre mobile » – le centre de santé départemental.