Dictée du Tour : Quand « Paulo la science » joue les professeurs à Colombey
Chaque année, ASO, société organisatrice de la Grande Boucle, propose une dictée du Tour dans des établissements scolaires partout en France. Originalité à Colombey, et non des moindres, c’est Jean-Paul Ollivier, commentateur historique du Tour sur France Télévisions, qui est venu, ce vendredi 22 mars, lire « sa » dictée aux 6e et 5e du collège.
Il aura 80 ans en mai prochain, mais sa voix n’a pas changé. Il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer les plus beaux paysages de France, vus d’en haut, au cœur d’une étape du Tour de France. Ce vendredi 22 mars, au collège de Colombey-les-Deux-Eglises, Jean-Paul Ollivier était l’animateur tout naturel de la dictée du Tour, organisée simultanément dans les villes départ et les villes arrivée un peu partout en France. Naturel, donc, parce qu’il a été le commentateur historique des images de la Grande Boucle sur France Télévisions de 2001 à 2014.
Ce vendredi, il a fait la dictée à une trentaine de collégiens. A des 6e d’abord, en fin de matinée, puis à des 5e, en début d’après-midi. Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental, s’était prêté au même exercice en début de matinée, cette fois au collège de Doulaincourt, le second établissement à avoir répondu favorablement à l’appel sur les 22 sollicités.
« Depuis que je sais que Colombey-les-Deux-Eglises va être ville-étape du Tour, j’ai postulé pour venir à cette dictée ici. C’est la sixième fois que j’interviens, après Houilles, dans les Yvelines, Brest, Saint-Dié, Mende et Combloux », raconte Jean-Paul Ollivier. Pendant une heure, les élèves, tous volontaires, ont planché sur le texte écrit par le journaliste sportif.
Une invitation sur le Tour pour les meilleurs élèves
Thème incontournable, la halte du peloton à Colombey en 1960, pour saluer le général de Gaulle, alors président de la République. Pas de piège, mais syntaxe, accords et orthographe ont donné pas mal de fil à retordre aux jeunes élèves. Le défi relevé, trois mots « bonus » ont été proposés (cyclisme, sommet et dérailleur), ainsi qu’une question sur la nationalité du dernier vainqueur du Tour de France, Jonas Vingegaard (Danemark), qui permettront de départager les copies.
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N’est pas professeur de français qui veut : Jean-Paul Ollivier a pu le vérifier face à des élèves qui ont parfois peiné à suivre le rythme de sa diction. -
Copies estampillées « Tour de France », on fait les choses ou on ne les fait pas ! -
Les 6e du collège de Colombey ont pris leur mission très au sérieux. Qu’adviendra-t-il du résultat ? -
Photo souvenir : on ne rencontre pas Jean-Paul Ollivier tous les jours ! -
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Une fois ramassées, les productions des élèves seront corrigées par Cyril Bourcelot, le « Monsieur Tour » du Conseil départemental. Les huit meilleurs élèves de Haute-Marne recevront une invitation à assister à la 8e étape du Tour de France à Colombey, le 6 juillet, dans le carré VIP. D’ores et déjà, tous les participants à la dictée ont reçu une trousse du Tour, ainsi qu’une petite carte souvenir et un livret. Jean-Paul Ollivier, lui, dera de nouveau escale en Haute-Marne le 20 mai prochain, à l’occasion du Paris-Troyes, toujours à Colombey. Il a aussi, bien entendu, réservé son 6 juillet.
Delphine Catalifaud
Le texte de la dictée du Tour
L’affaire est dans le sacre
Le 16 juillet 1960, le Tour de France entame la 20ème étape, Besançon – Troyes. L’épreuve va traverser Colombey-les-Deux-Eglises.
Le général de Gaulle, accompagné de son épouse, souhaite assister à l’événement et décide de se rendre au bord de la route. Jacques Goddet, directeur du Tour, en est informé. Songeur, il analyse et décide que le peloton doit opérer une halte pour rendre hommage au premier des Français.
Dans la foule, soudain un mouvement. Le cri classique : « Les voilà ! »
« Quelque chose frappait dans toute cette mise en place, écrira l’envoyé spécial d’un journal parisien, un silence inhabituel, étrange pour qui le Tour signifie bruit et fureur. Un silence respectueux. Je ne croyais pas que quelqu’un pût mettre fin au vacarme du Tour. »
Jacques Goddet arrive, debout, dans sa voiture rouge. Les yeux illuminés d’une joie immense et d’une gratitude débordante, il salue le plus célèbre des spectateurs de son épreuve. Mieux, il fait arrêter le peloton.
Le Général s’avance de quelques mètres et serre la main du Maillot jaune, l’Italien Gastone Nencini. « Bonne chance, lui dit-il. Le Tour est fini maintenant, vous allez gagner. Paris n’est plus très loin ! ».
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