Un inventaire du patrimoine bâti à construire
Menée par Anthony Koenig, l’équipe de Cœur de Ville est au complet. Julien Marasi a été recruté comme le chargé de mission inventaire du patrimoine. Il raconte son parcours et ses missions au sein du dispositif.
En janvier 2024, la maire Christine Guillemy avait déclaré : « faire de la Mission Cœur de Ville une priorité ». Avec l’arrivée d’Émilie Poë comme manager de commerces et Julien Marasi comme chargé de mission inventaire du Patrimoine, l’équipe d’Anthony Koenig est enfin au complet. Originaire de Vignory, Julien Marasi a fait une formation d’historien de l’art et d’archéologue du bâti à l’Université de Nancy. « Je rêvais d’être archéologue », indique-t-il.
Son cursus universitaire pas encore fini, il avait déjà une société d’ingénierie culturelle qui souhaitait l’engager. « Le cœur de mon métier est l’inventaire, qui est un service national créé par décret du 4 mars 1964 sur l’initiative d’André Malraux et d’André Chastel. Pendant plus de 20 ans, j’ai participé la répertorisation du patrimoine dans plusieurs coins de la France. J’ai notamment travaillé pendant 5 ans avec le Musée de Reims ».
Une vingtaine de notices sur le patrimoine bâti
Après 22 ans dans la même société, le Vangionnais a décidé de changer d’air. « Lorsque j’ai vu l’offre de la Ville de Chaumont, c’était le bon moment de revenir au port ». Elu à Vignory et membre de Château de Vignory – association Histoire et Patrimoine, la répertoriage du patrimoine de Chaumont représente un challenge pour Julien Marasi.
« Il y a tout ou presque à faire. La Ville compte une vingtaine de notices sur le patrimoine bâti (église ou encore moulin détruit). C’est peu pour la 2e concentration de monuments historiques de Haute-Marne après Langres. L’inventaire est la mémoire vivante de la Ville. Nous avons le devoir de garder des traces de notre histoire pour les générations futures. ». Financé en partie par la Région, son poste a été créé il y un an.
« Ma mission principale est de cartographier les monuments chaumontais. J’analyse l’évolution des matériaux. Je fais des recherches des archives départementales. Nous avons établi une grille de lecture pour cibler le patrimoine bâti de Chaumont. Nous allons également étudier les caractéristiques des bâtiments comme les tourelles. Pourquoi cette caractéristique est visible à Chaumont ? ».
Aujourd’hui, Julien Marasi s’est penché sur le mythique lavoir d’en buez. « Nous avons remonté l’historique du site. Nous avons des plans de l’ancêtre du lavoir d’en buez dans les archives de Turin. Ces plans datent de 1550. L’œuvre a été reconstruite en 1771. En 1832, le bassin du haut a été reconstruit plus grand. Chaumont est riche historiquement, mais beaucoup d’habitants l’ignorent ». À l’emplacement du Tribunal judiciaire de Chaumont, se trouvait le bailliage judiciaire. « De 1239 à nos jours, la rue de Palais a accueilli en son sein un bâtiment de justice. Jeanne d’Arc dépendait de ce bailli ».
Une chapelle des Capucins devenue théâtre
Le chargé de mission inventaire s’est également penché sur l’ancien théâtre municipal. « Les gradins pourraient venir du Château de Brienne dans l’Aube. Ce n’est qu’une piste parmi tant d’autres à creuser plus longuement. Avant 1792, l’ancien théâtre était la chapelle des Capucins. En 1877, elle a eu droit à des travaux d’embellissement ».
Julien Marasi aide les élèves de l’École de Chaillot, spécialisé dans l’architecture à étudier les bâtiments historiques de la Ville comme l’ancienne école Sainte-Marie ou l’Îlot Michelet. Anthony Koenig et Julien Marasi vont monter le dossier de candidature au label Art et Histoire.
Corentin Gouriou
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