Nougat, un chien d’accompagnement social

Originaire de Chaumont, Emmanuelle Bédée a ouvert un nouveau chapitre de sa vie professionnelle en créant son entreprise, Medi’Anima. Elle travaille avec un chien d’accompagnement social.

Aide-soignante depuis plus de dix ans, Emmanuelle Bédée a exercé ses fonctions dans différents services de soins du centre hospitalier de Chaumont avant d’intégrer en 2016 l’Institut médico-éducatif Val-de-Suize (IME). L’IME lui a proposé de suivre des formations permettant d’exercer avec un chien d’accompagnement social auprès d’enfants polyhandicapés ou autistes. « Nougat, golden retriever, est un chien d’accompagnement social. Il sait ouvrir et fermer les portes, ramasser et rapporter des objets, retirer les chaussettes et 45 autres commandes. Cet handi’chien a accès à tous les lieux publics. Sa présence éveille les enfants, les stimule et les apaise. »

Impulser la communication

« A l’IME, notre travail consiste à répondre aux besoins particuliers des enfants comme impulser la communication, favoriser l’apprentissage de nouvelles compétences et ce, en individualisant les objectifs. » Le sourire des enfants et leurs envies d’agir étaient une première réussite. Vint ensuite l’envie de découvrir de nouveaux horizons. « Je devais intégrer un établissement à Bologne. Malheureusement, pour des raisons budgétaires, les conditions définies lors de mon recrutement à l’EAM de Bologne n’ont pu être maintenues, et je n’ai pas accepté le poste. »

C’était alors le moment de se lancer cette nouvelle aventure. « Nous proposons une prise en charge spécifique aux enfants à domicile ou en structures, aux adultes à domicile ou en structures et aux personnes âgées à domicile ou en structure. Nous proposons aussi aux écoles et aux centres de loisirs comment interpréter et comprendre le langage canin afin d’éviter les risques de morsures. » Un atelier “motricité” est proposé, ce qui peut être bénéfique lorsque les capacités physiques sont altérées. « Sous forme de jeux, de parcours moteurs ou de sorties pédestres, Nougat impulse le mouvement de la marche. L’effort physique est moins intense, le jeune a plus envie de poser sa jambe sur le dos de Nougat en mobilisant ses muscles pour ne pas faire mal au dos de Nougat ».

Nougat ne juge pas

En attachant la laisse, on développe la motricité fine. Emmanuelle Bédée propose un atelier “communication” : la présence d’un animal éveille les personnes, Nougat écoute sans juger. Naturellement, les personnes se confient et sans attendre un retour, la communication s’opère lorsque Nougat est vêtu de sa cape lors des sorties dans les lieux publics, le regard porté sur le handicap change, on ne regarde plus l’enfant qui se déplace avec difficulté, mais on regarde avec tendresse ce chien, sa cape. Cela questionne et la plupart du temps, le dialogue débute. « J’avais le même chien, pourquoi il porte une cape ? » Nougat change de cape pour servir de support de communication. Pour les non-verbaux, il communique à l’aide de pictogrammes, l’enfant ou l’adulte scratche pour exprimer un besoin et répondre à une demande.

Un atelier “Habituations” aux soins est également proposé. « Certaines personnes ne peuvent se rendre chez un professionnel de santé, on transpose d’abord sur Nougat, on déplace sur lui le stéthoscope, puis sur la personne quand elle se sent prête. Cet atelier permet aux personnes de s’habituer à certaines situations afin qu’elles ne deviennent moins anxiogènes. » Chaque atelier est construit en réponse à un besoin recensé avec l’accord du bénéficiaire, animé dans le bien-être de la personne et de l’animal et évalué à chaque séance. « Nous ne pouvons fermer les yeux sur les difficultés rencontrées des familles dans l’accompagnement de leurs proches, et ce, à tout âge de la vie. La maladie, le handicap et le vieillissement sont des étapes de la vie que nous pouvons traverser ensemble avec espoir et réconfort. »

C. G.