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Axel Clerget, non sélectionné aux JO : « C’est très dur »

Axel Clerget, ici lors de l’Euro, à Montpellier, a vécu, avec sa son-sélection aux JO de Paris, 
l’une des plus grandes déceptions de sa carrière. (Photo : N. C.)

Le champion olympique par équipes mixte, Axel Clerget, ne participera pas aux JO de Paris : l’une des plus grosses déceptions de sa carrière. Sélectionné pour l’Euro, fin avril, le Marnavalais, de retour d’une grosse blessure (rupture partielle du ligament du genou), va déjà se remettre sur pied.

jhmquotidien : Ne pas participer aux JO de Paris 2024 : est-ce la plus grosse déception de votre carrière ?

Axel Clerget : « Honnêtement, je ne sais pas. Elle est énorme, mais j’ai un détachement par rapport à cela, c’est différent d’avant. Certaines décisions, par le passé, m’ont fait très mal. Je savais que ce serait compliqué. C’est certainement une des plus grosses déceptions de ma carrière. Certaines m’ont fait très mal, plus jeune. Mais là, c’est très dur. »

jhmquotidien : Comprenez-vous cette décision ?

A. C. : « Ce n’est pas à moi de le dire. Je ne la commenterai pas. Oui et non. Comme les JO sont en France, les stratégies ont changé. Un autre a été choisi à ma place (ndlr, Maxime-Gaël Ngayap Hambou). C’est frustrant. Je pensais que cela serait un avantage pour moi de ne pas courir après les points. Cela a été un inconvénient. Je comprends ce choix par rapport au Tournoi de Paris où il fait un podium (ndlr, deux médailles en Grand chelem en deux ans). Globalement, c’est difficile à accepter. Ce qui est dur, c’est qu’on m’avait dit que la concurrence irait jusqu’en mai. Je dois accepter que je me suis loupé à Bakou, sur ma dernière compétition. Je me suis blessé en plus. Cela n’enlève pas ma cinquième place à Tokyo, d’autres belles compétitions et toute mon expérience. » 

« Une course effrénée »

jhm quotidien : Vous avez battu beaucoup de grands noms sur ces douze derniers mois, mais cela n’a pas suffi…

A. C. : « A Paris, je bats Ivanov, qui fait deux podiums derrière. Le Turc que je perds à l’Euro gagne Paris. A Bakou, sur la dernière compétition, où je me “pète le genou”, j’ai battu tout le podium sur les six derniers mois. C’est très frustrant. Je n’ai continué que pour les Jeux à la maison. C’était la meilleure façon de finir. Cela a été dur physiquement et psychologiquement d’enchaîner, et par rapport à des choix de vie et professionnels. J’ai eu énormément d’opportunités après Tokyo. »

jhm quotidien : Le fait d’avoir fait onze compétitions en treize mois, après l’opération de la pubalgie, a été difficile à gérer. Est-ce un regret ?

A. C. : « C’est une course effrénée, comme en 2012 et 2016. En plus, la concurrence, à trois, nous faisait monter de niveau. Cela aurait été bien d’aller jusqu’à l’Euro, voire les Mondiaux. C’est un choix fédéral de décider vite. C’est dur car je n’ai plus le même âge, je ne fais plus le même régime et mon statut à changé. J’ai été “outsider”. J’ai eu mes chances, mais ce n’est pas mon style de performance. C’est peut-être ma faute de ne pas avoir refusé certaines compétitions. Chacune pouvait être la dernière. C’était particulier au vu de mon expérience, mon palmarès. Je n’ai pas construit de projet. J’étais plutôt, avant, sur une sortie tous les trois ou quatre mois, soit cinq compétitions par an maximum. Cela laisse le temps de faire de vrais cycles d’entraînement. J’ai fait un sprint sur une longueur de marathon. »

« Je suis toujours motivé ! »

jhm quotidien : Vous avez connu des blessures au début de l’olympiade ?

A. C. : « Il y en a eu, en effet, beaucoup au début, car le corps a eu du mal à repartir, après la fatigue accumulée lors de la dernière olympiade. J’ai été victime de deux fractures. Puis, je n’ai rien eu durant un an et demi, ce qui ne m’était encore jamais arrivé. La blessure est à nouveau arrivée logiquement à Bakou. Elle s’explique. Il y a le vol, souvent de nuit, pour aller très loin, en plus des régimes. Et en plus, j’ai connu mes compétitions au dernier moment. Je n’avais pas de planification. C’était un choix délicat de nous faire autant sortir en raison de la concurrence à trois. J’ai sans doute fait autant de compétitions en un peu plus d’un an (depuis le Portugal en janvier 2023) qu’en trois par le passé. C’est un rythme plus facile à encaisser jeune, sans vie de famille. »

jhm quotidien : Comment jugez-vous vos compétitions ?

A. C. : « Je n’ai pas été aussi performant que j’ai pu l’être. C’est un fait. Le cheminement n’était pas bon pour que je puisse être performant. Je l’avais déjà fait en 2012. Je ne pouvais pas dire stop, j’étais pris dans l’enchaînement et la concurrence. Je devais être aux Masters, en août. Puis l’Euro, puis Paris, où j’étais dépité. Et Bakou, où j’ai été prévenu dix jours avant, car je devais combattre à Tachkent, plus tard. J’avais prévu du repos et d’autres choses. Il fallait se remettre au régime. Les gens ne se rendent pas trop compte. Je suis arrivé deux jours avant ma compétition, à 3 h 30 du matin, avec un décalage de quatre heures et un vol avec escale qui n’est pas en première classe. Je ne me suis jamais senti aussi fort, que cela soit physiquement ou au niveau du judo, avec de nouvelles techniques, un relâchement. Jai perdu de la lucidité, de la fraîcheur mentale, et ma capacité à gagner des matches coûte que coûte : là où j’étais très bon entre 2018 et 2020. »

jhm quotidien : Quelle blessure avez-vous depuis Bakou ?

A. C. : « J’ai une rupture partielle du ligament interne. La blessure est logique car j’ai enchaîné. Il n’y a pas eu de phase de repos. Mon adversaire me fait une action bizarre et cela “pète”. Je finis le combat sur une “patte”. Je ne suis pas loin sur le futur troisième. Derrière, je suis en béquilles et en attelle et le moral qui n’allait pas bien, avec la non-sélection. Je vois le médecin lundi. Je fais du renforcement. On va voir comment cela évolue. »

jhm quotidien : Vous êtes sélectionné pour l’Euro. Est-ce un lot de consolation ?

A. C. : « Dans la tête, ce n’est pas pareil. Ce n’est pas la blessure qui m’inquiète : je l’avais eue il y a très longtemps. J’ai déjà connu cela avant l’Euro 2017, où j’avais été blessé douze semaines avant. L’Euro n’est pas une petite compétition, mais j’étais mobilisé sur les JO. L’énergie n’est pas la même. Il y aura tout le monde. Il faudra être très fort. Et cela arrive très vite. J’aurais préféré faire les Mondiaux. Il faudra gérer deux compétitions en deux jours. C’est le seul titre qui me manque par équipes. Je suis champion de France, du monde et olympique. Cela peut être sympa. Je vais faire le nécessaire pour le préparer. Je suis toujours motivé. »

Recueillis par N. C.

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