Insertion : l’exemple des Ateliers du Viaduc
La préfète de la Haute-Marne, Régine Pam, a pu découvrir ce mardi des parcours de personnes employées par l’entreprise d’insertion chaumontaise, spécialisée – mais pas seulement – dans le recyclage de palettes.
Quels sont les résultats obtenus par cette entreprise d’insertion ? Quels sont les freins que peuvent rencontrer les personnes en situation d’insertion ? Comment faire sauter ces obstacles ? Autant de questions que se posait Régine Pam, préfète de la Haute-Marne, quand elle est venue visiter les Ateliers du Viaduc, à Chaumont, mardi 19 mars 2024. La représentante de l’Etat dans le département ne s’y est pas rendue seule : des agents de France Travail (ex-Pôle emploi), notamment, l’accompagnaient. Des agents qui connaissent bien cette entreprise créée en 1996 – mais installée sur la zone de la Dame-Huguenotte en 2011 – et dont Jacques-Philippe Clément, figure des associations solidaires haut-marnaises, a rappelé la genèse : une association entre le Secours catholique, Emmaüs et le Relais accueil (aujourd’hui Relais 52) pour permettre aux personnes hébergées par La Passerelle d’occuper une activité.
Quart Nord-est
Aujourd’hui, les Ateliers du Viaduc, c’est un agrément pour une quarantaine de personnes en situation d’insertion, un effectif de neuf personnels d’encadrement, 140 000 palettes qui chaque année passent entre les mains des salariés. Car la principale activité de cette entreprise d’insertion, c’est le recyclage de palettes, qui proviennent principalement de la moitié sud haut-marnaise, soit des déchetteries, soit des entreprises. Mais le périmètre de sa clientèle est bien plus important : « le quart Nord-Est de la France », précise Cyril Pierson, directeur.
« Savoir-être »
Théoriquement, ces personnes éloignées de l’emploi, et qui sont accompagnées tout au long de leur parcours par un binôme, restent 24 mois dans l’entreprise. « Mais ce peut être davantage, nous ne voulons pas brûler les étapes », explique Cyril Pierson, qui a fait découvrir les installations des Ateliers à ses invités du jour. Parmi eux : des représentants de la société Forgex (Nogent), dont le domaine d’activité n’a rien à voir avec la réparation de palettes ou le recyclage de papiers. Mais ce qui intéresse l’équipe dirigeante de l’usine, c’est de recruter de futurs salariés. « Le savoir-être est souvent plus important que le savoir-faire », souligne un dirigeant, pour qui « c’est une fierté d’amener une personne en insertion vers un CDI ».
Au cours d’un échange avec des salariés, Régine Pam a d’ailleurs pu prendre notamment connaissance du parcours de Dimitri qui, aux Ateliers du Viaduc, s’est découvert un attrait pour les métiers de la route. Ce mardi soir, il faisait justement ses adieux à la structure pour se lancer dans une formation de trois mois en vue de décrocher la Fimo, obligatoire pour devenir conducteur. Lui qui a souvent été déçu parce que des promesses de contrat n’ont jamais été tenues voit ainsi un peu plus la route vers l’emploi se dégager.
L. F.
Près de huit millions d’euros d’aides en 2023
En 2023, précise la préfecture, « les 18 SIAE (structures d’insertion par l’activité économique) du département ont salarié 1 338 personnes, avec un taux de sortie dynamique de 53 % : accès à l’emploi durable ou de transition, embauche pour une durée déterminée dans une autre structure IAE, entrée en formation qualifiante ou poursuite de formation qualifiante, etc. » La préfecture ajoute que « 7,6 millions d’euros ont été versés par l’Etat en Haute-Marne en 2023 pour aider au fonctionnement de ces structures d’insertion. »