Parc éolien à Nogent : le porteur de projet se montre optimiste
Retoquées par le commissaire-enquêteur, les « Éoliennes des Jonquilles » poursuivent leur chemin administratif. La société H2air, soutenue par la ville de Nogent, attend désormais la décision de la préfète.
« Avis défavorable ». C’est ce qu’a écrit, noir sur blanc, le commissaire enquêteur dans la conclusion de son rapport suite à l’enquête publique qui s’est tenue du 8 janvier au 6 février. En réponse à cette décision, la société H2air, porteuse du projet, a réagi : « H2air réaffirme l’utilité du projet pour la transition énergétique, s’inscrivant pleinement dans l’esprit de la loi accélérant la production électrique. En l’espèce, ce projet éolien a toujours été soutenu par la municipalité depuis son lancement en 2015. Le dossier a été jugé complet et recevable par les services de l’État, ce qui a permis de déclencher l’enquête publique », avance la société, optimiste.
De son côté, la ville de Nogent attend plus de précisions avant de s’avancer sur le sujet. « Pour le moment, j’ai beaucoup de mal à me positionner et prendre parti. J’attends d’avoir rencontré la société porteuse de projet et la préfecture pour savoir dans quel sens va le vent », nuance Thierry Ponce, maire de Nogent.
Hostile à ce parc éolien, Jérôme Chamoin, président de l’association Ciel Sud Haute-Marne, espère, lui, que le projet n’aboutira pas car il s’inquiète de la proximité du site avec la faune protégée. « On a communiqué nos observations au commissaire enquêteur. On a apporté beaucoup d’éléments concernant le milan royal, un rapace, et la cigogne noire parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait des lacunes importantes dans les rapports sur ces deux espèces », détaille-t-il.
Réponse dans les quatre mois
En plus de la question faunistique, le commissaire-enquêteur a motivé son avis en se référant à un texte de loi sur l’effet d’encerclement, ici généré par les éoliennes déjà présentes autour de la commune nogentaise. Une raison qui fait tiquer le maire.
« Pour quatre machines, il a fallu attendre dix ans pour nous dire non. Les éoliennes existaient lorsque le projet de H2air a été lancé. Quand le texte sur l’encerclement est sorti, il aurait fallu avertir ceux qui travaillent sur ce type de projet », regrette l’édile. Sur ce point, la société porteuse du projet n’a pas souhaité réagir : « Nous ne pouvons pas faire de commentaire à ce sujet alors que le dossier est en instruction. Le commissaire-enquêteur a rendu son avis et nous attendons maintenant la suite de l’instruction », conclut-elle.
Pour savoir si le projet « Éoliennes des Jonquilles » va voir le jour, il faut désormais attendre le verdict de la préfecture. « Nous attendons sereinement la poursuite de l’instruction qui se conclura par l’avis du préfet d’ici à quatre mois », déclare H2air.
Pour sa part, Jérôme Chamoin croit peut en l’avenir de ce projet tel qu’il est présenté à l’heure actuelle. « Le schéma régional éolien proscrit toute installation d’éoliennes à moins de 10 km d’un nid de cigogne noire. Et on sait qu’un couple vit à 3 km du site prévu », précise le président de l’association. Il ajoute que « ce qui est certain, sur le plan juridique, c’est que le promoteur aura beaucoup de difficultés et la préfète va y réfléchir à deux fois avant de donner son autorisation ».
Chloé Frelat
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