Ouverture d’une classe de 6e : l’Education nationale dit non
Jeudi 14 mars, cinq représentants du collège Camille Saint-Saëns (trois enseignants et deux parents d’élèves) ont rencontré le directeur académique des services de l’Education nationale, Michel Fonné. Cette entrevue ne les a pas rassurés.
Rien ne va plus au collège Saint-Saëns. En février dernier, la direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Haute-Marne (DSDEN) a confirmé qu’il n’y aura pas d’ouverture de classe pour la rentrée 2024 malgré une hausse des effectifs. Les dérogations vont également disparaître. Jeudi 14 mars, enseignants, parents, et même élèves ont organisé une opération « collège mort ». Trente enseignants et 20 parents y ont participé. À l’issue de cette manifestation, deux représentants de parents d’élèves et trois de l’équipe éducative ont été reçus par la direction des services départementaux de l’Éducation nationale.
Plus de 1 000 signataires pour la pétition
« La communauté éducative de Saint-Saëns se réjouit de la réussite de la journée de mobilisation qui, au-delà d’une pétition qui a recueilli plus de 1 800 signatures, a su rassembler la totalité du personnel (enseignant et AESH : accompagnant des élèves en situation de handicap). Elle a suscité le soutien de la population », explique Vincent Ravinet, professeur d’histoire-géographie. Au niveau de la municipalité, les manifestants ont reçu le soutien de la maire Christine Guillemy et de l’adjoint Paul Fournié. Du côté du département, les conseillers Céline Brasseur et Gérard Groslambert sont également venus à leur rencontre.
Pour le professeur, « cette journée a été l’occasion de montrer la cohésion de tous face aux problématiques actuelles concernant le collège qui a su montrer ce jour-là qu’il était vivant, dynamique et solidaire ». Des représentants du personnel et des parents d’élèves ont été reçus le jeudi 14 mars en fin d’après-midi par Michel Fonné, directeur académique des services de l’Éducation nationale. « Les chiffres avancés de part et d’autre concernant les élèves de CM2 relevant du secteur du collège divergent beaucoup. Le directeur académique a affirmé clairement que les règles de dérogations n’ont pas changé, certes. Toutefois, la DSDEN est décidée à refuser toutes les dérogations qui permettraient l’ouverture d’une quatrième classe de sixième », précise Vincent Ravinet.
Risque de classes surchargées
« En d’autres termes, la DSDEN fera en sorte, pour la prochaine rentrée, de n’avoir que le nombre d’élèves suffisant pour conserver trois classes. Peu importe qu’elles soient surchargées. Cette situation n’empêche pas la communauté éducative de poursuivre son action puisque les classes surchargées (30 élèves ou plus) restent d’actualité pour l’année prochaine tant en sixième qu’en cinquième avec la menace de perdre une des quatre classes de quatrième. »
Cette réunion n’a pas rassuré les représentants concernant le devenir des sections. « L’inquiétude demeure quant au devenir à moyen terme de la viabilité des classes CHAM (classe à horaires aménagés en musique) et des sections sportives (escalade, football). La vigilance reste de mise pour le bien des élèves et la qualité des enseignements jusqu’à l’obtention des chiffres réels. Une nouvelle mobilisation reste envisageable si besoin ultérieurement », conclut Vincent Ravinet.
Corentin Gouriou