Un tigre naturalisé saisi et offert au Muséum-aquarium de Nancy

Le Parquet de Haute-Marne et les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont saisi un tigre naturalisé détenu illégalement. Ce 15 mars, il a été cédé au Muséum-aquarium d’histoire naturelle de Nancy.

Voir un tigre en Haute-Marne est peu banal, même naturalisé. Ce 15 mars était une journée particulière pour les équipes de Vincent Montibert de l’Office français de la biodiversité (OFB 52). Ceux-ci recevaient le procureur, Denis Devallois, le substitut en charge de la préservation de l’environnement, Veaceslav Cecoltan, ainsi qu’une délégation du Muséum-aquarium de Nancy autour de sa directrice, Lucile Guittienne.

« Ce n’est pas tous les jours qu’on nous propose un tigre », faisait remarquer Hocine Chabira, vice-président du Grand Nancy accompagnant la visite. Il s’agit plus précisément d’une tigresse, la deuxième de la collection. « Elle très belle, c’est un travail réussi, elle a une belle attitude », relevait la responsable des collections, également présente.

Un tigre sans papiers

La tigresse a été saisie en Haute-Marne suite à une procédure menée par les agents de l’OFB en lien avec le Parquet de la Haute-Marne. « Il y a eu une infraction, mais c’est une satisfaction de se dire que cet animal servira à la pédagogie et à l’intérêt général », signalait le procureur de la République. La procédure a été lancée en mai 2023. « La saisine vient de la DREAL qui est l’organisme qui délivre les documents CITES. Ils avaient reçu une demande de naturalisation d’un tigre qui n’avait pas de papiers », résume Vincent Montibert.

Le tigre étant protégé par la convention de Washington, la naturalisation ne peut se faire sans les documents attestant de sa provenance. « C’est un peu comme la « carte grise » de l’animal si l’on compare à une voiture », illustre de directeur de l’OFB.

L’animal naturalisé a été réquisitionné et un accord a permis de convenir avec le propriétaire de la dépouille que ce « trophée » trouverait une place utile dans un musée d’Histoire naturelle. Il n’y a pas eu de sanctions, pour autant, le commanditaire de la naturalisation a financé l’opération de l’ordre de quelques milliers d’euros.

Dans les collections du Muséum

D’où vient ce tigre puisque celui qui l’a livré au taxidermiste n’en était pas le propriétaire ? « Très probablement d’un cirque », rétorque Vincent Montibert sous l’œil des expertes du Muséum. Relativement « dodue », la tigresse vivait manifestement en captivité. Et elle n’est pas morte jeune.

Indépendamment de ces considérations, l’animal attitude très naturelle. « Il est beau et il compte parmi les espèces emblématiques de nos collections, comme le loup ou l’ours », mentionne la directrice du muséum le plus fréquenté du Grand Est. La tigresse est repartie avec l’équipe nancéenne. Elle fera un passage à l’isolement et subira quelques traitements pour éventuellement être débarrassée des insectes qui pourraient endommager les collections. Puis elle sera présentée dans le cadre d’expositions thématiques temporaires.

« Un jour, elle fera peut-être l’objet d’analyses plus poussées, en étudiant des poils par exemple », conclut la directrice ravie de ce nouveau spécimen.

S. C. S.

s.chapron@jhm.fr