Halles : du mal à se partager la planche
Alors que la célébration du premier anniversaire des Halles approche, plusieurs commerçants s’écharpent quant à l’exclusivité dont dispose la brasserie pour vendre de la nourriture à consommer sur place. Un problème de contrat.
Ce vendredi 15 mars, c’est jour de fête aux Halles. La municipalité a prévu apéritif, gâteau d’anniversaire et concerts. Y compris ce samedi 16, pour souffler la première bougie du nouveau marché couvert, inauguré vendredi 10 mars 2023.
Si l’heure est aux réjouissances, la réalité n’est pas forcément toute rose côté ambiance aux Halles. En cause, la question du monopole de la brasserie sur la vente de boissons et de nourriture sur place. D’autres commerçants veulent profiter des mange-debout pour vendre des petits plateaux de fromage ou de charcuterie à déguster sur place, par exemple. Sauf que, « on (la brasserie, ndlr) nous empêche de le faire. Le ton est déjà monté très haut, de manière très agressive », assurait il y a quelques semaines Annick Guerinot, de l’établissement Fromagerard.
Contrats différents
Même son de cloche chez d’autres, sous couvert d’anonymat, qui accusent la brasserie, en somme, de dicter sa loi et d’empêcher le reste des commerçants de vendre des victuailles. « On ne peut pas vendre à manger sur place, avec des couverts, parce que la brasserie a l’exclusivité, c’est dommage… », soufflait une marchande.
Avant son ouverture, la Ville vendait le futur marché comme un lieu de vie où chacun pourrait y aller de son grignotage sur place. Contactée, la municipalité confirme que, « cette halle a vocation à avoir une dimension gourmande, où brasserie, fromagerie, boulangerie, charcuterie peuvent tous vendre sur place grâce aux mange-debout ». Une « forme de convivialité », qui permet à chaque usager d’acheter des choses et les manger sur place, « ma baguette et mon camembert ».
La seule « nuance » concerne la vente d’alcool étant donné que la brasserie est la seule à posséder une licence (4 en l’occurrence) requise. En réalité, tout le monde semble avoir raison. Selon nos informations, la brasserie, seule à avoir un contrat avec la Ville du fait de son activité spécifique, a la garantie du monopole dans son contrat. Or, les autres commerçants, liés au délégataire de service public Géraud, ont eux aussi le droit de vendre du consommable sur place. D’où l’incompréhension. « Il n’y a rien à propos de l’exclusivité dans les contrats, donc laissons faire le temps, ça viendra, c’est du bon sens », assurait une commerçante.
Trêve ce vendredi aux Halles
La situation fort floue est propice aux guéguerres entre voisins, à l’intérieur même des Halles, qu’il serait bon d’apaiser au plus tôt. La fromagère a bon espoir : « Ça va s’arranger… » Une autre, philosophe : « Si ça se trouve, permettre à tout le monde de vendre à manger sur place, ça ne va rien changer au marché. Tant que nous n’avons pas essayé, on ne peut pas savoir. » Peut-être que l’anniversaire des Halles, et notamment la soirée du vendredi 15 mars, permettra de calmer les esprits. À moins que l’événement ne remette de l’huile sur le feu.
N. F. et D. La.