Les habitants haussent le ton face au futur méthaniseur de Chamarandes-Choignes
Une réunion d’information s’est tenue ce mardi 12 mars à Chamarandes-Choignes entre le public et les porteurs de projet du méthaniseur géant prévu au bord de la D417. Une soirée qui a révélé des dissensions importantes entre les parties.
« Je vis à 1 km du futur site de méthanisation. Il y a 10 ans, quand j’ai acheté ma maison, j’étais au calme. Aujourd’hui, je suis entouré par des panneaux solaires, des éoliennes et peut-être bientôt par des méthaniseurs », souffle un habitant de Chamarandes-Choignes. Il n’est pas le seul à douter du projet du méthaniseur titanesque qui est prévu au bord de la D417 (notre édition du 4 mars). Les porteurs de l’idée, la société Nature-Energy-Chamarandes-Choignes (NECC), composée d’un groupement de treize agriculteurs et de l’industriel Nature Energy, ont fait face à de multiples interpellations lors de la réunion d’information.
Organisée par le commissaire enquêteur, Bernard Roret, la rencontre s’est quelque peu envenimée avec la soixantaine de participants composés d’habitants, d’élus locaux ou encore de représentants de la Confédération paysanne et de Nature Haute-Marne. « Les porteurs de projet se sont moqués de nous ! » « Vous avez des années pour porter ce projet, et nous seulement un mois pour se retourner ! » « Ce lieu-là ne me convient pas ! » « Et la pollution avec tous les camions ? » Les questions ont été nombreuses, mais les réponses pas toujours satisfaisantes.
Trafic routier
L’un des points sensibles du projet est celui du trafic routier sur la D417 suite à l’activité d’un méthaniseur capable d’avaler 130 000 tonnes de végétaux par an. Dans ses prévisions, la NECC estime à 64 entrées et sorties de camions par jour de l’usine. Des chiffres qui interpellent et inquiètent les riverains sur la circulation, la sécurité, l’entretien de la voirie ainsi que sur la pollution générée par les poids lourds.
Sur cette dernière interrogation, les représentants de Nature Energy se veulent rassurants : « La part des émissions du transport est très limitée par rapport à la production de biogaz », explique Luc Lebrun, responsable du développement de Nature Energy. Pour la question de la circulation, la société a demandé auprès du Conseil départemental si des aménagements étaient nécessaires. « Les conclusions du rapport ont révélé qu’aucune voie routière n’était nécessaire. Mais c’est une solution à envisager », ajoute Quentin Agoulon, chef de projet construction à Nature Energy, suite aux indignations du public.
Les réclamations ont été nombreuses et, en ces temps de dérèglement climatique, la question de l’eau en a inquiété plus d’un : quels sont les besoins d’une telle usine, qui devrait s’étendre sur près de 11 hectares ? Selon la NECC, l’eau potable ne rentre aucunement dans le processus de méthanisation. « On a l’interdiction de se raccorder au réseau public », précise Quentin Agoulon. Les seuls besoins en eau potable seront pour les sanitaires des employés dont « l’eau sera issue de l’eau de pluie », détaille le chef de projet.
Pollution olfactive, utilisation de parcelles agricoles, démantèlement… Les sujets autour de cette usine se sont enchaînés. Et, si des éléments de réponse ont été apportés par les porteurs du projet, les arguments n’ont pas convaincu l’assemblée. Suite à cette soirée d’échanges houleux, plusieurs participants ont décidé de s’unir pour montrer leur désaccord avec le projet. « On essaie de monter un collectif avec la Confédération paysanne, annonce une habitante du quartier Saint-Aignan, à Chaumont. On ne comprend pas le choix d’une si grosse infrastructure. C’est démesuré. »
Chloé Frelat
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