Disparition de Philippe de Gaulle : « de la tristesse ce matin à Colombey-les-deux-Eglises » [vidéo]
Le décès, la nuit dernière, de l’amiral Philippe de Gaulle, dernier enfant vivant du général de Gaulle, suscite depuis ce mercredi matin un vif émoi à Colombey-les-Deux-Eglises et bien au-delà.
Amicale gaulliste : « un immense honneur de l’avoir compté parmi les nôtres »
« C’est avec une profonde tristesse que l’Amicale gaulliste de la Haute-Marne a pris connaissance du décès de l’amiral Philippe de Gaulle, adhérent fidèle et généreux dont le soutien chaleureux nous a toujours conforté dans notre action. Par son action courageuse et dévouée pendant la Seconde guerre mondiale, au cœur des combats, sur mer et sur terre ; par son exemplarité, sa retenue et son rôle de vigie dans les années qui ont suivi la disparition de son père ; par son travail, son rôle dans le traitement et la publication des archives du général, l’amiral de Gaulle a démontré le rôle que pouvait tenir le « premier des compagnons » du plus illustre des Français. »
L’Amicale gaulliste de la Haute-Marne ajoute : « Nous remercions l’amiral pour ses encouragements dans la vie de l’association, dont il a écrit qu’elle reflétait « l’esprit du général. C’était un immense honneur de vous compter parmi les nôtres ».
Pascal Babouot, maire de Colombey
Pascal Babouot a appris ce mercredi matin le décès de l’Amiral De Gaulle qui sera inhumé aux côtés de son épouse dans l’illustre petit cimetière communal. « Une page de l’histoire familiale se tourne », témoigne le maire de Colombey.
Le secrétariat de mairie est d’ordinaire fermé le mercredi matin. Pascal Babouot l’a ouvert. « Nous allons forcément être contactés et avoir des sollicitations », dit-il ce mercredi matin peu avant 9 h. Le maire de Colombey a appris la nouvelle du décès de l’Amiral comme tout le monde vers 7 h. Il attend dans la journée des nouvelles de la famille. « La cérémonie religieuse aura-t-elle lieu à Paris ? à Colombey ? », se demande Pascal Babouot. Il devrait être fixé rapidement. Une chose est certaine et gravée dans le marbre depuis fort longtemps, l’Amiral De Gaulle sera inhumé dans le petit cimetière communal de Colombey, « aux côtés de son épouse », indique Pascal Babouot.
L’amiral, décédé à l’âge de 102 ans cette nuit, reposera près de ses parents, Charles de Gaulle et Yvonne Vendroux et de ses sœurs, Anne de Gaulle et Elisabeth de Boissieu. « Une page de l’histoire familiale se tourne », confie Pascal Babouot, « il y a de la tristesse ce matin à Colombey. Je pense aux proches de la famille, aux proches de la Boisserie. »
Deux souvenirs principaux reviennent à Pascal Babouot quand il évoque ses rencontres avec Philippe de Gaulle. « En de tristes circonstances, au moment du décès et des obsèques de son épouse », relate-t-il mais aussi à l’occasion de la sortie de ses mémoires « De Gaulle mon père ». « Je me souviens d’un homme très à l’aise avec les médias. » « J’ai le souvenir de l’Amiral aux côtés de Jacques Chirac dont il était très proche. Chirac était président de la République mais tout le monde venait faire dédicacer son ouvrage à Philippe de Gaulle », se remémore Pascal Babouot.
« La ressemblance avec son père, le Général, était frappante », ajoute Pascal Babouot. C’est ce que retiendront aussi les gens qui ont croisé la route de Philippe de Gaulle : cette forme de mimétisme avec son propre père. A Colombey ce mercredi matin, on a le sentiment d’une nouvelle page qui se tourne, une page de l’histoire familiale bien sûr mais aussi une page de l’Histoire tout court aussi.
C. C.
Au Mémorial, le drapeau français est en berne
« C’est avec tristesse que le Mémorial Charles de Gaulle, son président Nicolas Lacroix et ses équipes ont appris la disparition de l’Amiral Philippe de Gaulle, fils d’Yvonne de Gaulle et du Général Charles de Gaulle, dans la nuit du mardi au mercredi 13 mars 2024 », souligne ce matin dans un communiqué le Mémorial.
Philippe de Gaulle était âgé de 102 ans. « Nous adressons à ses proches nos condoléances sincères. Le drapeau Français du Mémorial Charles de Gaulle sera en berne jusqu’à l’inhumation de Philippe de Gaulle. »
Philippe de Gaulle sera inhumé à Colombey-les-deux-Eglises, aux côtés de sa femme Henriette et face à la tombe du Général de Gaulle, où reposent également Anne de Gaulle et Yvonne de Gaulle.
La date et le lieu de la cérémonie des obsèques ne sont pas encore connus. « Philippe de Gaulle était un homme profondément engagé pour la France. Notre pays perd l’un de ses grands défenseurs. Le gaullisme perd l’un de ses plus grands ambassadeurs. Pour sa mémoire, pour celle de son père et de leurs proches, l’héritage gaulliste et ses valeurs continueront d’être transmises au Mémorial Charles de Gaulle », souligne Nicolas Lacroix, président du Mémorial.
Hervé Gaymard, président de la Fondation de Gaulle
« C’était un homme soucieux d’autrui, mille témoignages le corroborent. Jeune député, j’avais été très impressionné de siéger à ses côtés par le hasard de l’ordre alphabétique lors d’un Congrès du Parlement à Versailles, et il m’avait immédiatement mis à l’aise. Jusqu’à son dernier souffle, il répondra à ses nombreux correspondants par de longues lettres manuscrites, avec un souci de l’exactitude des faits, des noms et des dates qui impressionnait.
Ses liens avec la Fondation Charles de Gaulle étaient étroits et toujours chaleureux. La France perd un acteur et un témoin de cette rude et magnifique épopée qui l’avait hissée de l’abîme, où l’imprévoyance, la lassitude et la confusion des esprits l’avaient précipitée. Ce que nous devons encore davantage méditer dans les saisons gâtées que nous traversons. Nous pleurons aujourd’hui le Valeureux, autant que l’homme que nous respections et que nous aimions. »
Christian Ferrier, président du cercle d’études Charles-de-Gaulle de Belgique
« C’est vraiment une page qui se tourne avec la disparition de Philippe de Gaulle, dernier témoin irremplaçable. Le Cercle d’Études lui rendra hommage dans la revue du mois de juin. »
Nicolas Lacroix : « chaque année, je recevais ses vœux »
Il est encore trop tôt pour dire quelle forme pourrait prendre un hommage à Philippe de Gaulle au mémorial. « Nous avons énormément de documents sur l’amiral. Il y aura forcément quelque chose à faire », confie Nicolas Lacroix en sa qualité de président du Mémorial De Gaulle à Colombey. Il a fait mettre le drapeau français du lieu de mémoire en berne à l’annonce du décès du fils du Général ce mercredi 13 mars. Chaque année, sauf en 2024, Nicolas Lacroix avait l’habitude de recevoir les vœux manuscrits de Philippe de Gaulle. Des lettres qu’il conserve précieusement et dans lesquelles l’Amiral évoquait la Haute-Marne, Colombey… Mais Nicolas Lacroix se souvient surtout de l’Amiral venant très régulièrement le 9 novembre à Colombey, « il accompagnait Jacques Chirac », se souvient Nicolas Lacroix. « Avec sa disparition », a écrit le président du Conseil départemental sur les réseaux sociaux, « la France perd un grand serviteur de la Nation ; le gaullisme, sa mémoire vive et la Haute-Marne, un de ses fils. »
C. C.
La France perd un grand homme
Franck Leroy, président du Grand Est, a lui aussi salué la mémoire de l’amiral De Gaulle. « J’apprends avec tristesse la disparition de l’Amiral Philippe de Gaulle à 102 ans. Résistant, héros de guerre, fils du général de Gaulle, il portait haut les valeurs et l’héritage de son père. La France perd un grand Homme », a commenté le président de la Région Grand Est.