Inauguration du Mémorial de Gaulle : l’émotion de l’amiral
«Je n’oublierai jamais cette journée» : gagné par l’émotion, Philippe de Gaulle a vécu une journée inoubliable, lors de l’inauguration du Mémorial de Gaulle, ce 11 octobre 2008.
Entre deux rayons de soleil, une silhouette fend la foule sous les applaudissements. La ressemblance est frappante, presque troublante. Le visage du Général se confond avec celui de Philippe de Gaulle. Dans l’assistance, l’émotion est perceptible.
Emue, une Haut-Marnaise laisse échapper une larme. Majestueux, l’amiral lance un regard empreint de tendresse à la femme qui lui fait face. Philippe de Gaulle rompt son mutisme opportun. L’heure est à la communion. Le regard plongé sur le parc de la Boisserie, l’amiral se livre. «J’ai vécu une grande journée, une journée inoubliable, confie Philippe de Gaulle. Cette inauguration est le symbole de l’amitié franco-allemande. Ce qui s’est passé aujourd’hui est remarquable. C’est un exemple pour le monde entier et pour la jeunesse. Les mots d’Angela Merkel m’ont particulièrement touché.»
« Les mots me manquent »
Un lieu et une histoire Pendant que Jacques Chirac s’engouffre dans une voiture officielle sous les vivas de la foule, Philippe de Gaulle savoure chaque seconde et fait part de ses sentiments. «Les mots me manquent pour traduire ce que je ressens, souligne le fils de Charles et Yvonne. Cette inauguration marque l’anniversaire du cinquantenaire de la rencontre des Français et des Allemands. Le chancelier Adenauer était très attaché à Colombey-les-Deux-Eglises. Il est le seul chef d’Etat avec Jacques Chirac à être venu vivre le temps d’une nuit à la Boisserie. Cette journée a fait resurgir en moi de nombreux souvenirs.»
L’émotion de l’amiral se confond avec celle de jeunes collégiens français et allemands venus partager d’immuables affinités. «L’amitié franco-allemande est intacte, lance Philippe de Gaulle. Le Mémorial est un équipement moderne, en adéquation avec le monde d’aujourd’hui. Tout a été fait pour que les jeunes puissent s’approprier leur histoire. La jeunesse va pouvoir voir et interpréter une histoire au temps présent.»
Les bras ballants et la démarche compassée, l’amiral s’en est allé de la fierté plein le regard. La grandeur du Général était en lui. Hier, un fils a retrouvé son père sous les rayons de soleil venus illuminer une commune à jamais marquée par un personnage incarnant la douce qui étude chère aux gaullistes d’ici et d’ailleurs.
Thomas Bougueliane