Chasse : la pression maintenue cette saison
La saison de chasse 2023-2024 s’est terminée ce 29 février. A l’heure du bilan, les prélèvements sont restés conséquents de sorte à réduire les populations de sangliers ou de chevreuils.
Le 29 février au soir, les armes ont été remisées au râtelier. Pour de bon ! Certaines années, il est arrivé que la chasse se poursuive en mars, afin d’augmenter le nombre d’animaux prélevés. « En 2022, nous avions chassé jusqu’au 15 mars », rappelle Charlette Chandosne, directrice de la Fédération des chasseurs de la Haute-Marne. « Il n’y a pas eu de demandes ni de retours de l’administration pour prolonger en mars cette année », ajoute l’interlocutrice.
L’heure des comptes
Sur les 18 122 sangliers attribués cette saison, quelque 13 786 ont pour l’heure été enregistrés. « Nous sommes au-dessus des prélèvements de 2023 puisque nous étions à un peu plus de 12 000 sangliers. On maintient une pression forte de sorte à contenir les populations voire à les diminuer sur certains secteurs », observe Charlette Chandosne.
Du côté des cervidés, 918 ont été prélevés sur les 1 500 attribués. « C’est à la hauteur des réalisations habituelles, nous restons sur des attributions fortes depuis quatre ans. »
Pour les chevreuils, les proportions restent aussi les mêmes, avec un peu moins de 13 000 réalisés sur les 17 000 attribués.
Les chasseurs s’impliquent
La Fédération des chasseurs reste très impliquée sur son territoire, « pour les opérations de suivi de la faune. Cela concerne le grand gibier, mais aussi la petite faune y compris avec des espèces non chassables. Par exemple, nous avons 50 000 oiseaux comptabilisés, dont des mésanges ou pygargues », détaille Charlette Chandosne.
Les chasseurs restent mobilisés pour l’aménagement du territoire, « avec 10 km de haies plantées cette année, des actions de sensibilisation dans les écoles comme pour les hirondelles où l’on explique les enjeux de la nidification ». Certaines initiatives ponctuelles permettent des projets vraiment enthousiasmant pour les jeunes générations, à l’instar de cette caméra posée à l’école de Bologne pour suivre la nidification jusqu’à l’envol des jeunes.
L’action de la Fédération ne s’arrête pas là puisque les équipes contribuent également à la plantation de vergers ; participent à la réhabilitation des mares ; assurent le suivi des batraciens ou encore des papillons des haies.
L’opération « chasseresses » a été reconduite cette année et a porté ses fruits. « L’idée est qu’une femme en invite une autre pour lui faire découvrir la chasse. L’une d’elles a passé son permis de chasse l’année dernière et deux sont intéressées sur les quinze qui ont participé cette année. » L’initiative ne vise pas seulement à convaincre la gente féminine, mais également à communiquer sur la chasse et son esprit résolument moderne.
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr
La sécurité reste la priorité
La saison de chasse s’est terminée sur deux accidents qui auraient pu virer au drame, du côté de Bussières-lès-Belmont et Eclaron. Ce qui a suscité une vive émotion chez les chasseurs haut-marnais. La question de la sécurité – pour tous – est donc sur le devant de la scène et sera la priorité des mois à venir.
« Nous avons été l’un des premiers départements à imposer le gilet orange et les pancartes signalant la chasse. C’était il y a quinze ans. Nous avons aussi lancé des formations à la sécurité et nous avons relancé les SMS « sécurité » avec une douzaine de messages envoyés à 5 000 chasseurs. Près de 30 % des chasseurs ont été formés dans le cadre de la formation décennale : nous sommes de très bons élèves », énumère la directrice de la Fédération des chasseurs.
La commission sécurité de la Fédération de chasse doit se réunir la semaine prochaine. Dans les projets, il est prévu de déployer les diagnostics sécurité sur les territoires. « Nous allons redoubler d’efforts pour maintenir la pression sur l’importance de la sécurité », conclut Charlette Chandosne.