Un freestyle de rap dans le vieux Chaumont
Culture. Samedi 9 mars vers 14 h, le rappeur Ewen a organisé un freestyle avec sept rappeurs dans un grenier, rue de la Tour Charton. Les trente minutes de session se sont transformées plus d’une heure d’enregistrement.
Située dans le Vieux Chaumont, la rue de la Tour-Charton ne paie pas de mine. Mais le temps d’un après-midi, elle est devenue le domaine du rap. Derrière une porte bleue sans numéro apparent, qui aurait cru que se cachait un studio de musique improvisé dans un grenier ? Samedi 9 mars vers 14 h, le rappeur chaumontais Ewen a rassemblé autour de lui pas de moins sept camarades -Polo, Piksou, YOC L’AS, Redoood, SLE, La Fuzée et M Belly- pour un « Grünt » maison, du nom de cette série d’émissions de hip-hop où on peut voir des « freestyles » avec plusieurs rappeurs. « N’étant pas invités dans ce genre d’événements, nous avons décidé, il y deux semaines, de créer notre propre chance avec mon ami Alex à Chaumont » dévoile Ewen
Plus d’une heure de freestyle
Trois micros posés sur une table, des néons bleus, deux tableaux de Thomas Pozzi, et des caméras positionnées tout autour d’eux, le décor était installé. Sur des instrumentaux d’Ewen, Axel Blanchet et de Geloway, les artistes ont tour à tour distribué les punchlines. Au fur et à mesure des minutes d’enregistrement, chaque rappeur a insufflé son tempo.
Poètes des temps modernes, huit artistes ont pu montrer la puissance de leurs « lyrics ».Si la plupart des textes ont été travaillés en amont, certains rappeurs se sont sentis inspirés par l’instant freestyle, allant jusqu’à écrire quelques paroles durant le passage des autres artistes. Les trente minutes de freestyle prévues se sont transformées en plus d’une heure d’enregistrement, car comme l’explique Piskou, « on est affamé ».
Suspendu dans le temps, ce moment n’est que la première étape pour Ewen. « Aujourd’hui, ce n’est pas en direct sur les réseaux sociaux, mais j’ai comme objectif de proposer un live dans trois mois ». Si le succès est au rendez-vous, l’artiste ne s’interdit pas d’organiser à l’avenir un concert ou encore de proposer un festival de rap. « Comme pour beaucoup d’artistes débutant avant nous, le nerf de la guerre, c’est l’argent ».
De la région parisienne à Chaumont
Rappeur depuis deux ans, Polo KD a répondu à l’invitation d’Ewen. « Le format freestyle me correspond parfaitement. Lorsqu’on rappe avec des personnes qu’on connaît et /ou qu’on apprécie, il se dégage toujours une ambiance chaleureuse ». Venu de région parisienne, Piskou n’est pas un novice dans le rap. « J’ai commencé à rapper en 2021 après avoir testé un de mes textes dans mon quartier. Le freestyle, c’est tout ce que j’aime dans ma discipline. C’est un moment fédérateur. Le début a été un peu timide, mais plus les minutes passaient, plus le tempo devenait fluide ». Pour YOC L’AS, « faire un freestyle procure un sentiment de liberté. En organisant un Grünt, Ewen nous offre l’opportunité de montrer ce qu’on produit », conclut-il.
Corentin Gouriou