Innovation : Edwin Guyot va implanter le dromadaire en Haute-Marne
Edwin Guyot veut implanter en Haute-Marne une activité innovante autour des dromadaires. Avec cet animal foncièrement gentil, qui s’adapte à tous les climats, le jeune homme imagine déjà des activités de loisirs et surtout la commercialisation d’un lait aux vertus extraordinaires. Sur les réseaux sociaux, l’idée provoque l’enthousiasme. Il faut maintenant trouver les financements et le foncier.
Edwin Guyot a la bosse de l’innovation. Ce Chaumontais de 21 ans n’envisage rien d’autre que d’implanter un élevage de dromadaires en… Haute-Marne ! Dit, comme ça, c’est sûr, cela fait sourire. Sauf que…
Sauf que le 20 avril prochain, le jeune homme va défiler sous la tour Eiffel avec 35 dromadaires sous les couleurs de l’Émirat de Bahreïn. L’événement est organisé par la Fédération française pour le développement des camélidés en France et en Europe dans le cadre de l’année des camélidés, décidée par l’UNESCO. Il est donc déjà dans le milieu. Il y est tellement, d’ailleurs, que du 28 février eu 3 mars derniers, il représentait la France lors d’une prestigieuse compétition de chameaux. Il est déjà propriétaire de trois jeunes dromadaires qui fouleront le sol de leur terre d’adoption, la Haute-Marne, en juin prochain. Voilà donc le décor planté. Enfin, pas totalement. On sait qui, on sait quoi, on ne sait pas encore exactement où.
Le qui, c’est donc Edwin Guyot ; le garçon s’est passionné à l’adolescence pour les camélidés et a construit toute sa formation autour de ce projet.
Le quoi, c’est un élevage de dromadaires : à terme, un cheptel de 80 à 100 animaux qui permettrait de traire 15 à 20 chamelles par an, le tout sur une surface de 10 à 20 hectares. L’activité envisagée offre à l’observateur curieux plusieurs volets finalement tous judicieux.
Commençons par le lait : une chamelle a besoin de dix fois moins d’eau qu’une vache pour produire un litre de lait. Le lait en question s’avère très faible en lactose et convient aux personnes intolérantes. Il contient dix fois plus de fer que le lait de vache. Il contient autant de vitamine C que le jus d’orange. Il est naturellement riche en potassium, magnésium, cuivre, manganèse, sodium, zinc. Il contient plus de protéines et moins de matières grasses que le lait de vache, etc. Il peut être destiné à l’alimentation, à la cosmétique. De tels projets se développent partout dans le monde. La Data Bridge Market Research estime que le marché du lait de chamelle représentera 13 milliards de dollars dans quelques années. Pourquoi pas une infime partie par ici ?
Quitte à élever des camélidés en Haute-Marne, autant faire bénéficier le territoire de toutes les vertus de l’animal. Le dromadaire, c’est comme un cheval… en mieux. Pour la zoothérapie qui serait proposée à un public en situation de handicap, par exemple. Pour accueillir aussi les enfants des écoles du territoire, dans une structure de type “ferme pédagogique”. Pour des promenades dans des sites naturels : on se prend à songer là au Parc national. Car le dromadaire s’avère particulièrement respectueux de la nature : il consomme peu et ménage sa nourriture.
Reste le où et le quand. Le quand dépend du où. Edwin n’est pas fils d’agriculteur. Il n’héritera d’aucune parcelle. Il lui faut donc prioritairement acquérir le foncier avant de poser le calendrier. La Safer est informée du projet. Un projet original, multiforme, qui associe un volet agricole à un volet commercial et un volet humain. On en reparlera.