Eco-hebdo : la ruée vers l’or
Il en est de l’or comme des girouettes. On ne sait jamais à l’avance de quel côté il va tourner. Depuis quelques jours, il aurait plutôt tendance à battre des records en dépassant allègrement la barre des 2100 dollars l’once. Valeur refuge traditionnelle, l’or joue pleinement son rôle en cette période à haut risque où l’incertitude demeure la seule certitude. On pense bien sûr à la guerre en Ukraine, aux élections américaines et au retour de l’inflation pour ne citer que les facteurs les plus saillants.
Dans le même temps, le bitcoin s’envole, avec un pic à 70 000 dollars la semaine dernière. Étrange similitude dans le parcours de deux valeurs que tout distingue. L’or, de tout temps, renvoie à une culture économique traditionnelle accessible à tous. Pendant longtemps il a servi de référence aux monnaies. Le bitcoin, lui, est une cryptomonnaie numérique, peu connue du grand public. Il échappe à une organisation centrale. On ne connaît même pas le nom de son inventeur dissimulé derrière un pseudo, Satoshi Nakamoto.
Pour corser le tout, on observe des phénomènes apparemment insolites entre valeurs refuges. Pendant que l’or décolle, l’immobilier, lui, se tasse (voir Eco-Hebdo de la semaine dernière). On peut y voir l’importance prise par l’agilité dans le comportement des agents économiques. On ne gère pas de la même manière un patrimoine immobilier que des pièces d’or ou des bitcoins. Tout est affaire de liquidité. S’ajoute le mode de fonctionnement de chacun de ces actifs. Ainsi, la baisse annoncée de l’émission des bitcoins devrait mécaniquement provoquer une hausse des cours.
Morale de l’histoire : la logique d’un jour n’est pas forcément le meilleur chemin pour atteindre les meilleurs rendements. La part de risque est déterminante.
Patrice Chabanet