De l’association Militaria à un court-métrage de France 2
Membre de l’association Militaria chaumontaise, Clément Horta a participé à un court-métrage historique sur la Première Guerre mondiale de France Télévisions.
Pour que de merveilleuses choses vous arrivent, il faut un peu de chance et beaucoup de culot. Clément Horta a eu des deux. Membre de l’association Militaria chaumontaise, il est passionné de la Première Guerre mondiale. Quel est le rêve ultime d’un passionné ? Peut-être participer à un court-métrage historique. Le jeune mécanicien de poids lourds l’a exaucé durant le week-end du 2 mars. Il raconte comment il s’est retrouvé, près de Verdun, à tourner dans un court-métrage sur la Grande Guerre réalisé par Hugo Becker.
« Je suis né à Saint-Dizier, et j’ai toujours vécu à Eurville-Bienville. Passionné d’histoire, j’ai intégré l’association Militaria chaumontaise en 2014. Un an après, j’ai dû quitter mon département natal pour poursuivre mes études à Châlons-en-Champagne. Durant ces dernières, j’ai intégré l’association Marne Mémoire. Avec mes amis de Saint-Dizier, je me suis rendu en Normandie, dans les Ardennes ou en Belgique pour des commémorations », raconte Clément Horta. Travaillant aujourd’hui à Dijon, le jeune homme de 27 ans est revenu dans l’association Militaria chaumontaise, il y a un an et demi. « L’élément déclencheur a été la visite de la citadelle de Langres. Depuis, je participe comme bénévole aux événements de l’association quand je le peux ».
Une première expérience comme figurant
Comment a-t-il eu la chance de participer ce court-métrage ? « Il y a quinze jours, je suis tombé par hasard sur une publication de Facebook où il était marqué que la société Nouvelle Donne Productions cherchait des figurants âgés de 18 à 35 ans pour un court-métrage sur la Grande Guerre. Je me suis dit que ce type d’opportunité ne se présente peut-être qu’une fois dans une vie. J’ai tenté ma chance et j’ai été pris ». C’est la première fois que le Bragard passe devant la caméra. L’action se déroule à Verdun le 24 décembre 1916.
« De l’autre côté d’un check-point allemand, un camion acheminant du courrier est arrêté, criblé de balles. A l’intérieur, un homme tué. Un autre homme et une femme, qui étaient en mission postale, clament leur innocence dans la mort de leur compagnon de voyage, et dans leur présence en zone ennemie. La radio qui les guidait se serait coupée jusqu’à ce qu’ils se retrouvent en plein no man’s land. Va alors débuter, la veille de Noël 1916, un interrogatoire croisé pour connaître la vraie raison de la présence de facteurs et de courriers ennemis sur les tranchées. »
Dans cette œuvre, Clément Horta joue un soldat français. Le lieu du tournage se trouvait sur le site historique de la Main de Massiges à une heure de Verdun. Il s’agit d’un haut-lieu des combats de Champagne 1914-1915. « Avec mes 80 camarades, notre mission était de sortir des tranchées et monter à l’assaut. Avec les effets pyrotechniques, j’avais vraiment l’impression d’incarner un de mes aïeuls. A la différence que nous n’allons pas tomber sous les balles de nos « ennemis ». On ne peut pas imaginer les sentiments qui sont passés dans la tête de nos aînés ».
Une scène avec l’acteur Jérémy Lewin
Clément poursuit. « Des moyens impressionnants de tournage (village sous tente, maquilleuse, coiffeur, costume, patine sur les uniformes, décors, artificiers) ont été engagés pour rendre le film le plus crédible possible. » Clément Horta était aux anges. Il a également pu partager une scène d’assaut avec l’acteur Jérémy Lewin, apparu sur TF1 dans la série HPI. « Il cherche son camarade. Mon personnage lui répond : « je ne sais pas où il est » ». A l’issue de ses deux jours de tournage, la production lui a proposé de jouer le rôle d’un soldat allemand dans un peloton d’exécution. « Malheureusement, j’ai dû refuser car je devais aller travailler ».
Après une tournée des festivals, le court-métrage sera diffusé sur France 2 fin 2024 ou début 2025 dans « Histoires courtes » ». Comme un symbole, Clément Horta est allé visiter, à la fin du tournage, la Nécropole de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus pour « rendre un hommage aux combattants tombés pendant la bataille de la Marne à la proximité de la Main de Massiges ». Le jeune Bragard conclut : « J’espère que ce film servira du mieux que possible au devoir de mémoire pour ne jamais oublier toutes ces personnes de tous âges qui ont été mobilisées, qui n’ont pas eu le choix et qui sont tombées pour la liberté. »
Corentin Gouriou