Un an après, les Halles ont-elles trouvé leur public ?
Dimanche 10 mars, les Halles de Saint-Dizier ont soufflé leur première bougie. Après un an, jhm quotidien est allé prendre le pouls du lieu auprès de ses principaux acteurs : les commerçants. Un bilan tout en nuance.
« C’est très bien, mais… » Les commerçants des Halles, qui ont fêté leur un an dimanche 10 mars, débutent souvent leur réponse de la sorte, lorsqu’il est question de faire un bilan du marché couvert bragard. Sur la beauté du lieu, tous sont d’accord. La charpente boisée lui donne un véritable cachet, offrant un cadre de travail on ne peut plus agréable pour les marchands. « Magnifique ! », lance David, tout fraîchement arrivé avec son stand d’épicerie italienne. Même son de cloche pour Loriane, traiteur : « C’est un très beau marché. Les gens ne sont pas pressés, ils discutent, il y a une excellente ambiance, c’est franchement génial. »
Samedi intense aux Halles
Samedi 9 mars, les allées des Halles étaient noires de monde. Mais ce signe d’une belle fréquentation n’est pas une vérité absolue. « Le samedi, c’est très positif. Par contre, c’est plus compliqué les autres jours », explique Véronique, primeur. Ils sont beaucoup à penser comme elle. « Il n’y a pas assez de monde. Le samedi ça va encore, mais les autres jours, ce n’est pas facile… », souffle-t-on du côté d’une boucherie. « On espère qu’il y ait encore plus de monde, et des jeunes, surtout », glisse un autre primeur.
« Il y a ce qui se passe dans les bureaux, et la réalité », tonne un commerçant ayant requis l’anonymat. « Nous ne sommes pas à Paris, ce n’est pas le même public. Ouvrir sur quatre jours n’est pas une bonne idée. Les jeudis et vendredis, on ne travaille pas », poursuit-il. Même du côté de la brasserie, pourtant commerce phare des Halles qui ouvre en dehors des heures du marché, la fréquentation laisse un peu à désirer. « Il y a eu une grosse différence entre la période estivale et l’hiver, on l’a senti. Mais là, avec les beaux jours qui reviennent, on va travailler comme il faut », anticipe Patricia, alors qu’elle s’affaire à laver des verres.
Jeudi morne
Le bel écrin des Halles sonne donc un peu creux, par moments – surtout le jeudi, à en croire les commerçants. « Ce serait plus malin de réduire le marché sur deux jours, pourquoi pas mercredi et samedi », essaye le commerçant mécontent. L’idée de réduire la voilure sur les jours d’ouverture ne déplaît d’ailleurs pas à plusieurs marchands que nous avons interrogé.
« C’est vrai que, certains jours, on peut compter le nombre de personnes qui passent la porte des Halles », reconnaît la traiteur Loriane. « Mais il faut le prendre avec du recul, l’ambiance est au top », poursuit-elle. « C’est quand même un endroit merveilleux. C’est tellement plaisant d’être installés là », philosophe également Patricia, sa vaisselle finie. Elle est appelée, les clients affluent, c’est le rush. Parce que, justement, le samedi, les Halles sont terriblement vivantes. Reste à savoir comment y parvenir tous les jours.
Dorian Lacour