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Wildation : tendres sauvages du pays

Ça balance pas mal en Haute-Marne. Manu Codjia, Fred Chapellier, Lorenzo Sanchez, Dorothée Daniel, son frère, Benoît… Membres du groupe Wildation, Vincent, Martin et Paul sont également du pays. Le trio présente un nouvel EP baptisé “Beyond the Ridge” accessible sur Deezer, Spotify et autres plateformes. Sans flagornerie aucune, ça vaut le détour.

Jhm quotidien : Comment l’aventure Wildation a-t-elle débuté ?

Vincent : L’aventure a débuté en 2019, nous avons commencé à composer en septembre, quelques mois avant le confinement. Nous avons pu créer de premiers morceaux et les présenter dans le cadre d’un concert à La Palette (bar langrois où sont présentés de nombreux concerts, Ndlr) juste avant de nous retrouver confinés. Le confinement n’a pas mis un terme à cette aventure, bien au contraire, nous avons pu créer de nombreuses compositions et prendre le temps nécessaire pour sortir, en 2021, notre premier album. Une fois déconfinés, nous avons commencé à tourner, en Haute-Marne, dans des départements limitrophes ou dans les Alpes, depuis, nous enchaînons les concerts un peu partout.

Jhm quotidien : Vous êtes entouré de Martin et Paul, comment avez-vous été amenés à vous rencontrer ?

Vincent : Le groupe a évolué, un bassiste a décidé de quitter l’aventure en juin 2023, Paul l’a remplacé, Paul, je le connais depuis le lycée, à Langres, Martin, nous étions en maternelle ensemble, à Neuilly-l’Evêque. Nous nous connaissons donc depuis longtemps et avons la Haute-Marne pour point commun.

Jhm quotidien : Vos goûts musicaux sont-ils communs ?

Vincent : Pas forcément, nous avons des influences assez différentes, Martin est plus branché jazz, jazz fusion. Nos goûts sont éclectiques, nous sommes complémentaires, mais un point nous rassemble, nous avons le rock pour niche.

L’anglais pour moyen d’expression

Jhm quotidien : Votre identité renvoie notamment à un choix assumé, celui de vous exprimer en anglais…

Vincent : C’est un choix, en effet. L’anglais n’est pas ma langue maternelle, j’ai appris à maîtriser cette langue dans le cadre de voyages. J’aime beaucoup les sonorités qui se dégagent de cette langue. Quand nous composons un nouveau morceau, le titre me vient automatiquement en anglais, c’est quelque chose de très étrange. L’anglais n’étant pas ma langue maternelle, il faut parfois corriger quelques petites erreurs de grammaire, mais en ce qui concerne l’écriture de textes, je suis plus à l’aise en anglais qu’en français.

Jhm quotidien : L’anglais colle parfaitement à la musique que vous proposez…

Vincent : Oui, exactement, je pense que le choix de s’exprimer en anglais est très lié à notre musique.

Jhm quotidien : Une musique qui peut renvoyer à l’univers du John Butler Trio…

Vincent : Effectivement, nous sommes également très sensibles à l’univers du groupe islandais Kaleo ou du groupe Archive, le côté très progressif de notre musique peut également renvoyer à Pink Floyd. Nous ne nous comparons naturellement pas à ces groupes, ils font simplement partie de nos influences.

Jhm quotidien : Vous écouter, c’est prendre de l’altitude, planer, voyager, comme dans un film…

Vincent : Nous proposons un voyage musical, c’est planant, puis plus agressif, plus viscéral. Notre rock est assez éclectique, nous voyageons d’un pays à un autre, des pays différents, toujours dans le sens du rock. Il y a peut-être un lien avec le cinéma, avec la musique de film, que j’aime beaucoup, mes collègues également. On retrouve en effet un côté un peu épique dans notre musique.

Sortir du lot

Jhm quotidien : A l’image des vidéos que vous présentez, dont une, de haute facture, tournée à l’amphithéâtre de Grand, vous apportez un soin particulier à ce que vous présentez, on vous sent pleinement mobilisés…

Vincent : Nous avons tous quitter nos boulots respectifs pour nous lancer dans l’aventure Wildation, j’ai quitté mon travail il y a un an, Martin a arrêté de travailler il y a quelques mois, Paul est également pleinement mobilisé. Nous mettons toute notre énergie dans ce groupe. Un de nos premiers objectifs a été de trouver un tourneur, nous travaillons désormais avec un tourneur strasbourgeois ce qui nous permet de multiplier les concerts. Nous avons par ailleurs tissé un partenariat avec La Niche du Chien à plumes, nous profitons des locaux de l’association dans le cadre de résidences, nous avons également la chance de pouvoir travailler avec un ingénieur du son. Nous travaillons également avec une attachée de presse, nous multiplions les contacts, l’idéal serait désormais de travailler avec un label indépendant qui nous permette de pousser le projet au bout. Il est important de mettre le maximum d’énergie dans ce projet afin de peut-être sortir du lot, d’attirer l’attention, sans cette exigence, sans une certaine qualité, il n’est pas possible d’accéder à autre chose.

Jhm quotidien : Les enregistrements ne finissent plus dans les placards de maisons de disques, Internet a permis à de nombreux artistes de se faire connaître, face à cette profusion, il est toutefois de plus en plus difficile de sortir du lot…

Vincent : Oui, c’est compliqué, la musique est accessible à tout le monde, c’est d’ailleurs une bonne chose, mais quand on voit le nombre de sorties sur les plateformes de streaming musical chaque jour, on peut être pris de vertige et se retrouver perdu dans la masse, c’est pour cette raison que nous sommes exigeants, que nous avons décidé d’accorder tout notre temps à ce projet. Notre objectif est de sortir de cette masse.

A l’affiche du Chien à plumes

Jhm quotidien : Vous avez sorti un nouvel EP il y a quelques jours, question basique, comment l’écouter ?

Vincent : Depuis le vendredi 8 mars, cet EP est disponible sur l’ensemble des plateformes de streaming, Deezer, Spotify, YouTube… Nous avons également prévu de presser des CD et des vinyles.

Jhm quotidien : Vous irez également à la rencontre du public, ici, en Haute-Marne…

Vincent : Oui, nous jouerons le samedi 13 avril prochain à la salle Jean-Fabre de Langres (lire en page 21), nous enchaînerons avec un concert à la Tour des Villains de Montsaugeon. Des dates vont également être prochainement communiquées mais je n’ai pas forcément le droit d’en parler, ce qui est certain, c’est que de bonnes surprises nous attendent.

Jhm quotidien : Vous pouvez en parler en toute discrétion…

Vincent : Nous participerons à différents festivals, je pense notamment, le nom du festival retient l’attention, au festival La Tête dans le Fion, à Saint-Amand-sur-Fion, ça ne s’invente pas. Le 21 mars, nous ferons également la première partie de Caravan Palace, à Reims, à la Cartonnerie. Nous participerons également à un autre festival, mais l’annonce n’a pas été dévoilée… Allez, je me lance, nous serons au Chien à Plumes cette année, c’est une immense satisfaction.

Jhm quotidien : Comme vous l’avez détaillé, ce projet mobilise votre plein investissement, financier notamment, combien de temps vous donnez vous pour sortir du lot, pour atteindre pleinement votre objectif ?

Vincent : Il est difficile de répondre à cette question, mais je vais essayer de le faire. Notre but est de pouvoir vivre de notre musique. Certains groupes ont émergé en l’espace de deux ans, mais en se penchant plus sérieusement sur la question, on se rend compte qu’il faut souvent une dizaine d’années pour qu’un groupe fonctionne bien et parvienne à trouver son public. Nous sommes motivés et persistants, c’est ce qui fait et fera notre force, il faudra peut-être cinq ans, peut-être dix ans, mais nous sommes déterminés.

Propos recueillis par Thomas Bougueliane

Lire également en page 21.

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