Journée de l’audition : « Nos oreilles sont précieuses »
Dans le cadre de la Journée nationale de l’Audition, le centre hospitalier propose des dépistages gratuits, ce vendredi 8 mars, de 8 h 30 à 16 h 30. Des conseils pour préserver son audition seront aussi délivrés par les équipes du docteur Mahfouf Chentir, ORL de l’hôpital.
D’ici à 2050, une personne sur dix dans le monde pourrait souffrir de déficience auditive incapacitante, selon l’Organisation mondiale de la Santé. En France, la surdité affecte déjà 6 % des 15-24 ans et 65 % des 65 ans et plus. Comme l’an passé, afin de sensibiliser le grand public à l’importance de protéger son audition, le centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz propose une journée de dépistage gratuit, ce vendredi 8 mars.
Un audiogramme pour repérer les baisses d’audition
« On va réaliser un audiogramme. Ce n’est pas une consultation, juste un dépistage », précise le docteur Saadia Mahfouf Chentir, médecin ORL à l’hôpital. « On va d’abord vérifier s’il n’y a pas de bouchon dans les oreilles, puis on va équiper la personne d’un casque qui diffuse des bips sonores à différentes fréquences et intensités. Cela nous permet de repérer des baisses d’audition. » Dans ce cas, le visiteur sera redirigé vers une consultation ultérieure. Des créneaux vont d’ailleurs être rajoutés, car actuellement, pour décrocher un rendez-vous ORL, il faut attendre le mois de juillet… Et en cas d’atteinte grave, le patient sera orienté vers le service du professeur Labrousse, ORL au CHU de Reims avec lequel travaille l’hôpital bragard.
« Notre capital auditif baisse naturellement à partir de 25 ans. »
« Nos oreilles sont précieuses, il faut en prendre soin. Notre capital auditif baisse naturellement à partir de 25 ans. C’est un organe qui fonctionne tout le temps, même la nuit quand on dort. Alors, il s’use, il vieillit », explique le docteur Mahfouf Chentir. Inutile, donc, d’exposer ses oreilles à des risques supplémentaires. A commencer par l’isolement phonique. « Il ne faut pas s’isoler, par exemple, avec des écouteurs directement dans les oreilles. Comme on ne dérange personne, on va avoir tendance à mettre plus fort. Et plus on va être habitué, plus on va augmenter le volume », souligne l’ORL bragarde.
Chasseurs : attention aux traumatismes sonores !
Localement, si les pathologies auditives, très nombreuses il y a quelques années, sont en baisse chez les travailleurs du secteur industriel, certaines pratiques à risques perdurent. « Les chasseurs, par exemple, sont exposés à des traumatismes sonores qui peuvent provoquer des acouphènes. Des bouchons d’oreille peuvent limiter ce risque », conseille également le docteur Mahfouf Chentir, qui conclut : « Dès qu’il devient nécessaire de faire répéter les gens qui nous parlent ou que l’on doit augmenter le volume pour mieux entendre, c’est qu’il y a un problème et il faut consulter. Il ne faut pas hésiter à s’appareiller le plus tôt possible. Cela maintient la cohésion sociale et cela peut retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer, en maintenant le cerveau en activité. »
P.-J. P.
Journée nationale de l’Audition, dans le hall de l’hôpital Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, de 8 h 30 à 16 h 30. Dépistage à partir de 12 ans. Gratuit, sans inscription.