Ardéar au menu de la Confédération paysanne
L’assemblée générale de la Confédération paysanne a permis à Thierry Remi de présenter l’Ardéar (Association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural) qu’il préside. L’installation des jeunes a été au cœur des débats.
C’est à Heuilley-Cotton que la Confédération paysanne a tenu son assemblée générale vendredi 23 février. Le choix de cette commune du Sud Haute-Marne n’a rien du hasard car ici un agriculteur a facilité l’installation de deux jeunes. L’une est éleveuse de chèvres et produit ses fromages. Le second élève des porcs en plein air avec le label Bio.
La transmission et l’installation de jeunes agriculteurs est une préoccupation de la Conf’. Elle est d’ailleurs engagée au sein de l’Ardéar, l’association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural, dont l’antenne départementale est présidée par Thierry Remi, membre historique de la Conf’ en Haute-Marne.
L’association œuvre «pour avoir un million de paysans en France alors que nous ne sommes plus que 400 000. C’est un objectif un peu utopique mais qui mérite que l’on y travaille», a souligné Thierry Remi devant une assistance acquise à sa cause. Stage 21 heures, point d’accueil installation, point d’accueil transmission «avec l’objectif d’en faire un seul», les missions d’Ardéar vont toutes dans le même sens. La Ferme Haute-Marne a ceci de particulier que les Gaec sont légion.
Au pire un jeune qui veut embrasser la profession devient salarié d’un de ces groupements, au mieux il en devient un des associés quand cela est possible. «Les Gaec sont très importants en Haute-Marne. On ne peut pas transmettre à son image. La question à se poser est : comment faire pour qu’un jeune puisse s’installer ?» Aussi Thierry Remi a souligné qu’une transmission se prépare bien en amont. «Ardéar incite les paysans prêts à transmettre à se poser les bonnes questions. Le stage 21 heures permet d’y répondre. L’objectif est de faire des fermes transmissibles. Et dissoudre un Gaec peut être une solution pour transmettre», a-t-il déclaré.
Le problème du foncier soulevé par Ardéar
D’autant qu’une installation pour un jeune peut être effrayant d’un point de vue financier. Comme l’a indiqué un intervenant de la MSA, il faut en moyenne avancer 400 000 € pour s’installer, hors foncier ! «Si on voit des agriculteurs en difficulté, c’est parce que l’installation est mal partie», souligne Thierry Remi. D’où le projet Emergence, de l’idée au projet agricole.
«Aujourd’hui, il est beaucoup plus difficile de s’installer que d’agrandir son exploitation», a fait remarquer Thierry Remi. En effet, le foncier est un véritable problème pour les jeunes qui peinent à trouver au mieux des terres à louer. «On fait maintenant payer des droits au bail jusqu’à 4 000 € l’hectare. Comment voulez-vous qu’un jeune puisse s’installer», a fait remarquer un participant. Cette pratique nouvelle et inquiétante se développe progressivement car les baux ne rapportent presque rien aux propriétaires fonciers. «Le statut de fermage nous bloque», a rappelé Thierry Remi.
L’Ardéar en partenariat avec Bio en Grand Est, le CFPPA de Fayl-Billot et Terre de liens Grand Est a été lauréate d’un appel à projet du ministère de l’Agriculture sur trois ans qui lui a permis de créer une formation courte, le projet Emergence. Celle-ci est à destination des porteurs de projets à l’installation en agriculture. La première formation débute lundi 11 mars.
Ph. L.
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