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L'histoire locale de Beaucharmoy par le passionnant Francis Parisot

L’histoire locale de Beaucharmoy par le passionnant Francis Parisot

L'histoire locale de Beaucharmoy par le passionnant Francis Parisot
L’ancien café, passé dans une émission télévisée de Jacques Martin.

Si Francis Parisot est connu pour sa passion des chevaux, ses activités de pêche et de chasse, c’est un homme bien ancré dans son village et qui aime se souvenir. Et raconter.

Beaucharmoy ou plantation de beaux charmes, ou encore une étymologie plus livresque qui date de 200 ans, que conte Francis. « Un général nommé Demaud’huy descendait en calèche de Pouilly via Charmoy (nom d’avant) avec ses deux filles et l’une d’elles, en arrivant au village, s’est écriée “Oh c’est beau… Charmoy !” », d’où Beaucharmoy. La commune de Beaucharmoy est associée à Pouilly pour l’eau. Elle devient la commune de Le Châtelet-sur-Meuse le 1er avril 1973 ; et pourtant peu de chose liaient ces deux villages, l’un dont la source part vers la mer du Nord, occupé par de gros exploitants agricoles et l’autre dont l’affluent se jette dans la mer Méditerranée, très vallonné et peuplé de viticulteurs.

Le dernier né du village

Francis est né le 23 juin 1945 à Beaucharmoy, dernier né du village car ensuite, les enfants ont vu le jour à la maternité de Bourbonne-les-Bains, située rue Ferrat.

Issu d’une famille d’agriculteur, dès son enfance, Francis s’est confronté au travail et aux récoltes de la terre. « Dès l’enfance, vers 5-6 ans, on déchargeait les betteraves, le bois dans la caves. Moi, j’allais aider aux cochons à la ferme de ma grand-mère et aux lapins (sa maison actuelle route de Bourbonne). Si mon père nous a éduqués durement mais justement pour le travail, lui-même était très besogneux, mais ce qui me plaisait, c’étaient les parties de rire avec mes cousins Maquaire, qui venaient de Paris ».

« De quels commerces… ou autres, vous souvenez-vous lorsque vous aviez 5-6 ans ? », lui lance-t-on, en attente d’anecdotes. Francis répond aussitôt : « Il y avait un maréchal-ferrant, il s’appelait Paul Peigney, le pain arrivait de Parnot (boulangerie Rolland-Channaux), un café-épicerie “Me Maquaire”, place du village et un autre pas loin, le café Henry Marelle. Un ferblantier, qui venait tous les ans, se nommait Bacchias et M. Thiebaut, de Meuvy, jardinier-grainetier, venait prendre nos commandes avant l’hiver pour nous les livrer au printemps, un autre venait de Montcharvot ; un marchand passait pour les vêtements (les commis de M. Bresson), je me souviens, un jour, il est arrivé en disant “vous savez, j’habille aussi de gros messieurs… et l’acheteur de sourire en montrant sa voisine : allez à côté vous aurez de grosses dames !” »

Et de poursuivre, : « M. Dicil passait en épicerie, en boucherie, j’ai connu Marcel Lefort, puis son fils Pierre Lefort puis M. Mathieu, un maçon, une entreprise Rollery qui est partie après à Monaco. Ici, chacun faisait ses affouages, néanmoins, j’ai connu des bûcherons, des Italiens (…). Une couturière était présente, Emilie Leblanc, un poissonnier passait, M. Bizler. M. Foissey vendait du grain, il était de Dammartin .

Pierre Bertaux, également un ancien du village, complète ou confirme les propos de Francis. « Faut pas oublier les coopérateurs qui passaient une fois par semaine et le marché de Nancy ».

Francis reprend. « Il y avait une école, mon institutrice s’appelait Evelyne Régal, une fille du midi, puis Janine Rémi, qui s’est mariée avec un mécanicien, elle est encore vivante et demeure à Doulevant-le-Château. Puis plus d’école, donc à 7 ans, je suis allé à l’école de Pouilly, nous étions nombreux à Pouilly, il ne restait plus qu’une place pour moi avec Mlle Humblot, j’y suis resté un an puis école à Dammartin (un an aussi) et retour à Beaucharmoy avec M. Golliot et M. Apert. Je n’ai fait que trois mois à Langres faute de moyens financiers, donc retour à la ferme, puis j’ai travaillé à la fromagerie de Maregérard de Pouilly et retour à la ferme pour aider ma mère car mon père s’absentait souvent, il faisait la goutte dans les villages avoisinants, surtout à Dammartin. Mon oncle, Paul faisait de même. Malades, nous allions chez le Dr Nicolas et pour le vétérinaire, c’était M. Pierrot. Pierre Bertaux ajoute : « tu as raison, un vétérinaire très compétent qui nous apprenait les principaux savoirs pour soigner les bêtes ! ».

Francis continue à égrener les souvenirs. « Pour les maires, j’ai connu un rescapé de la guerre 14-18, réfugié, il est devenu un élu. C’était Paul Launois puis ce fut plusieurs mandats avec Maurice Bertaux et toi, Pierre Bertaux à la suite. Moi, je n’ai pas été conseiller, pourtant mon grand-père fut maire. C’est vrai que j’ai connu Beaucharmoy avec 100 habitants. Aujourdhui… pas même la moitié (Ndlr : d’après l’Insee, la population était de 341 habitants en 1806 et en 1968 de… 41).

« Un facteur venait de Vicq, à bicyclette mais dans le village à pied, il aimait ennuyer les chiens. » Pierre de ajoute : « Moi, je l’ai connu en Mobylette ».

Bien sûr, il y a sans doute quelques oublis dans cette histoire locale ; quelques petites erreurs s’y sont peut-être glissées mais l’important est de faire découvrir aux plus jeunes comment a évolué leur lieu de vie et de rafraîchir la mémoire des plus âgés qui se retrouvent dans ce récit.

De notre correspondante Marie-Agnès Fontaine

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