L’année 1944 en Haute-Marne : du 8 au 14 mars 1944
La période commence par un coup de tonnerre, le 8 mars 1944. Ce jour-là, au palais de justice de Chaumont, seize résistants haut-marnais sont condamnés à mort par la justice militaire allemande ! Les prévenus étaient des notables (Georges Debernardi, directeur de l’usine à gaz de Chaumont), des fonctionnaires, des cheminots. Toutes les catégories socio-professionnelles de la ville sont concernées. Dans la ville, c’est la stupeur. Aussitôt, une pétition circule, des démarches sont entreprises pour obtenir la grâce de ceux qui sont accusés d’avoir réalisé des sabotages et réceptionné un parachutage allié.
Mort loin des siens
Deux jours plus tard, c’est dans la vallée de la Blaise que l’occupant entend marquer les esprits : le maire de Domblain, Lucien Rousselle, et son adjoint, René Perrier, sont arrêtés sur leur lieu de travail, à Vaux-sur-Blaise. On leur reproche d’appartenir à la Résistance. Quant à Paul Clasquin, employé de l’Hôtel de la Gare à Merrey, il est accusé de détenir une arme : ce réfractaire au Service du travail obligatoire lorrain de 22 ans est arrêté le 14 mars 1944.
Dans le ciel, l’aviation alliée survole Saint-Dizier. Pour la première fois de l’année, elle lâche des bombes sur le terrain d’aviation de Robinson (13 mars 1944). Dès lors, les opérations aériennes vont se succéder.
Loin des siens, l’avocat langrois Marius Véchambre expire au Kommando de Flossenburg, dépendant du camp de Buchenwald, le 12 mars 1944. Il avait été déporté le 17 janvier 1944, après avoir été arrêté le 26 octobre 1943 à Langres, ville dont il était l’âme de la Résistance. Il n’avait que 42 ans.
L. F.