Un Top 10 pour démarrer pour Charles Milesi

Pour leur grande entrée dans la catégorie reine de l’endurance, Charles Milesi et Alpine ont réalisé une course solide, à l’occasion des 1 812 kilomètres du Qatar, qui se sont déroulés samedi 2 mars. Et pourtant, la partie n’était pas gagnée : sur un plateau de 19 Hypercars, le natif de Haute-Marne n’a signé que le 17^e chrono avec l’Alpine N°35, précédant seulement la Lamborghini N°63 et l’Isotta Fraschini N°11.

Le départ a été donné dans des conditions relativement clémentes dans le désert qatari. Un léger grabuge au départ a permis aux deux voitures de la marque dieppoise de glaner quelques places. L’enjeu n’était bien entendu pas d’aller se mêler à la lutte pour la victoire, puisque Porsche et Peugeot, plus expérimentés, se bagarraient de leur côté pour la victoire.

En revanche, la N°35 a fait montre d’un rythme de course très solide tout au long de l’épreuve, qui a duré dix heures environ. La voiture sœur, la N°36, a le plus souvent été la N°35, avec notamment à son volant un certain Mick Schumacher, passé par la F1.

Forces à peu près égales

En endurance existe le principe de balance de performance. Les constructeurs qui s’engagent en Hypercar reçoivent, en fonction de leurs performances intrinsèques, un certain lest de poids et un ajustement de la puissance disponible.

Une mesure mise en place et globalement acceptée par les concurrents, afin de garantir au plateau une plus grande homogénéité des performances, tout en valorisant la diversité technique.

L’Alpine A424 de Charles Milesi a reçu une “BoP” (balance des performances) assez équilibrée. Au contraire de Ferrari et Toyota, les actuelles références du plateau. Plus l’heure tournait, plus la N°35 du Chaumontais d’origine trouvait du rythme. Alors que, dans la N°36, Mick Schumacher a connu une sortie de piste, sans conséquences matérielles.

La N°35 du trio Milesi/Habsburg/Chatin s’est longtemps battue avec les Ferrari et quelques Porsche, tout en se jouant du trafic des GT3, plus lentes (il y a deux catégories en WEC).

Alpine a fait d’une pierre plusieurs coups : la N°35 a terminé au 8^e rang, s’offrant trois points précieux ; elle a dominé le classement (officieux) des nouveaux constructeurs, devant BMW, Lamborghini et Isotta Fraschini ; et elle n’a terminé qu’à deux tours de la Porsche N°6 victorieuse.

« C’était une course très aboutie, mais on ne s’attendait pas du tout à faire un Top 10 sur cette course » a dit le Haut-Marnais d’origine après la course. « Aucune des deux voitures n’a eu de problème et le rythme était très bon. On n’a pas encore les armes pour se battre pour le Top 5, mais c’est très prometteur, car on a encore des progrès à faire. » Si Alpine n’a rencontré aucun problème, Peugeot n’a pas pu en dire autant : la N°94 a été écartée dès le début de course, tandis que la N°93 a fait un caprice dans le dernier tour… alors qu’elle était deuxième. Les 6 Heures d’Imola, la prochaine manche du WEC, auront lieu en avril.

Bastien Dauby

b.dauby@jhm.fr