Joëlle Michel, deuxième femme officier pompier en France
Rencontre avec Joëlle Michel, de Langres, bien connue des pompiers de Haute-Marne puisqu’elle a mis en place et piloté des formations de secourisme. Elle a également été responsable des sapeurs-plongeurs du département.
Cette Langroise a un nom qui raisonne comme une évidence dans le milieu des sapeurs-pompiers. Logique puisque son papa, Jean Michel, a été pompier et chef de centre, tout comme son frère, Jean-Claude Michel.
A 68 ans, Joëlle est aujourd’hui en retraite. Pour autant, elle n’a pas coupé les ponts avec sa famille de cœur et le confie : « Je passe tous les matins à la caserne en faisant mon footing ». Joëlle a pris sa retraite en 2011, au grade de commandante. Elle a poursuivi ensuite en tant que pompier volontaire, jusqu’en 2016.
« Je baigne dans l’univers des sapeurs-pompiers depuis toute petite », évoque-t-elle. Le décret de 1976 offrant aux femmes un accès à la profession de sapeur a en quelque sorte changé sa vie. Début 1977, Joëlle intégrait les rangs des soldats du feu comme volontaire et devenait professionnelle en 1980. Signe particulier : elle a été la deuxième femme officier en France.
Mise en place de formations
Affectée à l’Etat major, elle était chargée du secourisme pour la Protection civile à l’échelle de la Haute-Marne. Tout au long de sa carrière, Joëlle a organisé des stages et formé les pompiers, notamment dans les centres de première intervention (CPI) et pour l’ensemble des volontaires.
Être une femme n’a pas toujours été simple, mais Joëlle a su se faire accepter. Le fait d’être issue d’une famille connue a sans doute aidé un peu, sa motivation et ses compétences ont fait le reste.
La Langroise a fait de la plongée une spécialité. En 1978, elle a suivi le stage de plongeur opérationnel. « C’était un milieu très masculin, on ne m’a pas fait de cadeaux, mais j’ai été reçue », détaille-t-elle. Puis elle a gravi les échelons jusqu’à devenir responsable de l’équipe de plongée des sapeurs de Haute-Marne.
Toujours très proche des sapeurs, Joëlle Michel constate que les mentalités ont bien évolué et qu’être une femme n’est plus une particularité pour devenir pompier. Elle recommande à celles qui voudraient se lancer « de s’accrocher ». Mais on pourrait en dire autant aux hommes.
S. C. S.