IVG dans la Constitution : le Congrès a dit oui ; 3 des 4 Parlementaires de Haute-Marne ont dit non
Le Congrès, réunissant l’Assemblée nationale et le Sénat à Versailles ce lundi 4 mars, a dit oui à l’inscription dans la constitution de l’interruption volontaire de grossesse par 780 pour et 72 contre. Comment ont voté les Parlementaires Haut-Marnais ? … et leurs explications.
Anne-Marie Nédélec (apparentée LR) a voté pour
Tout premier congrès pour la sénatrice Anne-Marie Nédélec. « Oui, le lieu, Versailles, est prestigieux et le moment est solennel. C’est un moment important car on ne refait pas la Constitution tous les jours. J’ai voté pour le texte, je suis très contente qu’il ait été adopté. Même si aujourd’hui, personne ne remet en cause l’IVG en France, même si ce vote ne met pas à l’abri de tout, cette inscription dans la constitution est un symbole fort (…). Mais, je le dis, le véritable moment historique, ce n’est pas le congrès de ce jour mais l’adoption de la loi présentée par Simone Veil en 1975. Attention, la Constitution doit rester la Constitution, elle est là pour organiser les pouvoirs et les droits et libertés associés. Ça ne doit pas être un inventaire des droits sociaux et sociétaux, il faut être vigilants car on entend déjà parler de l’inscription de la contraception, de la GPA (gestation pour autrui). Il ne suffit pas d’inscrire le droit à l’IVG dans la constitution, un gros travail est aussi nécessaire sur l’effectivité de l’accès à l’IVG pour toutes les femmes en France. Et enfin, souvenons-nous des mots de Simone Veil, « Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement ». Ces propos nous rappellent que subir une IVG reste un échec et un traumatisme et que l’information, l’éducation et la contraception doivent permettre d’en limiter le recours. Je suis personnellement choquée du nombre croissant d’avortements en France. »
Laurence Robert-Dehault (RN) a voté contre
La députée de Haute-Marne participait à son tout premier congrès.
« C’était en effet mon premier Congrès et Versailles est un lieu très impressionnant, sachant qu’on était près de 1 000 à voter… J’ai confirmé dans un troisième vote lundi 4 mars mon premier, et mon deuxième (« contre » la constitutionnalisation). Le débat était tronqué, en oubliant que la Constitution n’est pas le lieu pour inscrire le droit à l’IVG. Le combat pour l’IVG a déjà été gagné hier, je ne vois pas qui pourrait mettre en danger ce droit demain. En revanche, le manque cruel de gynécologues en Haute-Marne est susceptible de l’entraver, ça me semble beaucoup plus important que la constitutionnalisation du droit à l’IVG »
Bruno Sido (LR) a voté contre
Il avait voté contre en première lecture, le sénateur Sido a confirmé son vote ce lundi 4 mars à Versailles. « Oui, un congrès, c’est toujours très solennel. Alors, pourquoi ai-je voté contre ? Car cette inscription dans la Constitution n’apporte rien, tous les juristes vous le diront. Je suis favorable à la loi Veil mais la question qui nous était posée aujourd’hui, c’est l’inscription dans la constitution de l’IVG. J’ai des craintes et les discours entendus aujourd’hui me confirment mes craintes. Je crains un dévoiement de la loi Veil… Après cette inscription dans la Constitution, des propositions de loi peuvent vouloir venir encore allonger le délai autorisé pour l’IVG et peut-être revenir aussi sur la clause de conscience pour les médecins. Ça relance totalement le débat. Et en plus, cette inscription dans la Constitution ne grave rien totalement dans le marbre car la Constitution peut elle aussi être changée par une nouvelle majorité. »
Christophe Bentz (RN) a voté contre
Injoignable après le vote, le député de la 1ère circonscription, qui a voté contre, a laissé le soin à son homologue de la 2e le soin d’une réponse commune.