Chômage : le bassin reste sur une bonne trajectoire
Avec une baisse de 10 % en deux ans du nombre d’inscrits à France travail, anciennement Pôle emploi, le chômage sur le bassin langrois reste sur une courbe descendante en revanche de nombreux secteurs d’emploi restent en grande tension.
Bruno Maso, directeur de l’agence langroise de France travail le dit : le bassin langrois reste le bon élève du département en termes de chômage. « Selon les dernières données de l’INSEE, le taux de chômage se situe, au troisième trimestre 2023, autour de 5,9 %, mais ces chiffres englobent à la fois Chaumont et Langres. Si je reprends nos chiffres, nous enregistrons une baisse de 10 % du nombre d’inscrits en deux ans. Aujourd’hui, nous sommes à 3 200 demandeurs d’emploi connus de nos services, toutes catégories confondues, dont 1 200 sans aucune activité professionnelle. En revanche, il est vrai que l’on voit une progression de la part de personnes qui ont une activité partielle », argumente le directeur. Un directeur qui, pour autant, n’est pas dupe : « Nous savons qu’il y a également une part du public sans emploi qui est inconnue de nos services et ce seront ces personnes qui seront au cœur de nos préoccupations. Nous allons travailler davantage avec les acteurs sociaux pour essayer de mieux déterminer et lever leurs freins à l’emploi. »
Malgré tout, si on se fie aux chiffres officiels, le Sud-haut-marnais enregistre une baisse récurrente qui, selon Bruno Maso, s’explique par une industrie diversifiée et qui est fortement implantée sur le territoire. « L’industrie sur le bassin langrois est axée sur l’agro-alimentaire, la plasturgie ou encore la métallurgie. A cela s’ajoute le tourisme qui malgré tout reste soumis à une certaine saisonnalité des offres. Ce sont deux secteurs porteurs d’emplois. »
« Nous ne sommes plus dans la période de rattrapage post-Covid »
Bruno Maso, directeur de l’agence France travail de Langres
France travail publie un peu plus de 140 offres d’emploi en ce moment et ce chiffre va augmenter avec l’approche de la saison estivale à près de 200. « Nous ne sommes plus dans la période de rattrapage post-Covid que nous avons connue. En revanche, le chômage est beaucoup plus bas qu’avant la pandémie ce qui génère des tensions sur le recrutement. Nous avons un public qui ne correspond pas toujours aux attentes des entreprises, que ce soit en termes de qualification ou d’implantation, la problématique de la mobilité restant prégnante sur ce territoire. »
En effet, le phénomène n’est pas nouveau, certaines entreprises peinent à trouver de la main d’œuvre. C’est toujours le cas pour l’hôtellerie-restauration mais également les professionnels de santé, la logistique et les transports ou encore le bâtiment. « Il y a toujours la possibilité de se former mais, par exemple, pour être infirmier il faut trois ans d’études, ce qui n’arrange pas forcément les employeurs qui ont besoin de collaborateurs immédiatement. En revanche, il y a d’autres secteurs où les employeurs privilégient le savoir-être dans les profils recherchés et assurent la formation par la suite quand cela est possible. »
Afin de multiplier les chances de permettre aux demandeurs d’emploi de trouver la bonne opportunité, France travail organisera différents événements dont l’opération “Du stade vers l’emploi”, qui aura lieu le 18 avril.
Quelques chiffres
- 1 428 femmes étaient inscrites en décembre 2023 à France travail sur le bassin langrois. Elles représentent 53, 7 % des demandeurs d’emploi. Un chiffre supérieur à celui du département (53 %) ou de la région (50, 3%).
- 29,8% des demandeurs d’emploi avaient 50 ans et plus, en décembre 2023, sur le territoire (contre 28,7% à l’échelle du département et 27,7% à celle de la région) et 47,1% ont soit un BEP soit un CAP.
- Les moins de 25 ans représentent 14,6% des demandeurs d’emploi (15,6% au niveau départemental et 13,4% pou la région) et 42,9% d’entre eux ont un niveau de qualification BAC +2.
- Le nombre de bénéficiaires du RSA a reculé de 15, 5 % en deux ans à Langres. C’est la plus forte baisse enregistrée, ce nombre ayant reculé de 4,1% à l’échelle du département et de 10, 4% à celle de la région.
Patricia Charmelot