Eco-hebdo : entre pause et coup d’arrêt
La prévision économique tient plus de l’art divinatoire que de la froide analyse des chiffres. Comment prévoir quand on peine à comprendre le présent ? L’exemple de l’immobilier est significatif. Après des années d’emballement, les prix baissent, notamment en Île-de-France où, d’après les notaires, la vente de logements anciens encaisse un recul de 25%. L’augmentation sévère et rapide des taux d’intérêt explique en grande partie ce retournement de situation. Pour un client potentiel, passer de 1,5% à plus de 4% représente un alourdissement de la facture de plusieurs milliers d’euros. De quoi réfléchir, quand le banquier ne dit pas carrément non.
Cette année, tout dépendra des tendances qui interagissent. La baisse des prix sur le marché de l’immobilier pourrait compenser l’alourdissement de la charge d’emprunt. D’une certaine manière, l’acquéreur potentiel devient le maître du jeu. Il peut rester dans une position d’attente, persuadé que les prix continueront à baisser, comme les taux d’ailleurs. On pourra alors parler de pause. Forcément, tôt ou tard, l’offre s’ajustera à la demande. Loi éternelle du marché.
Il ne faut pas négliger un autre facteur : l’impact de la guerre pratiquement à nos frontières. En dehors de toute considération morale, il peut doper l’immobilier. La pierre, surtout chez les Français, reste une valeur refuge. Pour le moment, le son du canon ne parvient pas à étouffer les turbulences de notre économie nationale. L’éclatement de la bulle immobilière chinoise ? Trop loin…Tout va très bien, Madame la Marquise. Pour le moment.
Patrice Chabanet